La deuxième République, une idée qui fait son chemin en Algérie
- cfda47
- 29 juin
- 2 min de lecture

A l’heure où la scène politique algérienne est quasiment à l’arrêt, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, remet une ancienne idée dans le débat : le nécessaire avènement de la deuxième république algérienne.
Dans un long texte publié sur la page de son parti, le leader politique a d’abord dressé un tableau faisant le bilan des six décennies de l’indépendance de l’Algérie.
Des premières années de l’indépendance durant lesquelles « la sécurité du pays et de l’Etat, la centralisation politico-administrative de la gestion du territoire et des populations, le contrôle de la rente et l’imposition d’une pensée unique populiste » étaient « les outils choisis pour mettre en œuvre la transformation du pays », en passant par les années 1980 lorsque l’échec du modèle économique socialiste avait été sanctionné par la baisse brutale de la rente des hydrocarbures due à des turbulences internationales ce qui a conduit à «la récession économique, le chômage et la mal-vie » qui « ont alors brisé le pacte social ». Cela a poussé les autorités de l’époque à tenter une ouverture démocratique vers la fin des années 1980.
Mais « la violence islamiste avait pris le pas sur la tentative d’ouverture. Le terrorisme a pris alors une dimension de guerre civile au nom d’un modèle idéologique religieux et d’un processus démocratique avorté. L’Etat s’est alors partiellement effondré, seule l’institution militaire le maintenait encore debout », note encore l’homme politique.
Puis, même la phase du Hirak « n’a finalement été qu’une occasion de prolongation d’une période stérile, qu’une simple convulsion supplémentaire d’un système devenu obsolète, anachronique, nuisible mais résilient ».
Pour sortir de cette situation, la situation du pays « exige maintenant clairement un changement profond, une refonte institutionnelle consensuelle significative et la programmation d’une nouvelle perspective nationale, autrement dit, une deuxième République », suggère Soufiane Djilali.
Cette idée de la deuxième République a déjà été lancée, depuis de longues années, par plusieurs acteurs politiques. Le FFS a souvent fait de cette proposition un des emblèmes de son activité politique avant qu’elle ne soit abandonnée avec l’arrivée à la tête du parti de l’actuel Premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, qui plaide plutôt pour « un dialogue inclusif ».
L’idée a également séduit le RCD qui en a fait un des ses thèmes de campagne avant que la demande d’aller vers une deuxième République ne soit l’un de marqueurs du Pacte pour une alternative démocratique (PAD).
Concrètement, cette proposition consiste à remettre à plat toutes les institutions du pays et en construire d’autres sur de nouvelles bases, de nouveaux réflexes de gouvernance. Le souci est qu’en face, au sein du pouvoir, les responsables ne veulent pas reconnaître l’existence d’une crise ou d’impasse politique. Un dialogue de sourd s’installe donc dans le pays.
E. Wakli
Comments