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La France face aux conséquences de sa position sur le Sahara occidental: L'Algérie durcit le ton

La décision de la France de reconnaître le « plan d'autonomie du Maroc » pour le Sahara occidental a provoqué une onde de choc dans les relations franco-algériennes. L'Algérie, fervent défenseur de l'autodétermination du peuple sahraoui, n'a pas tardé à réagir, mettant en place une série de mesures punitives à l'encontre de Paris.

 

Selon des révélations du journal satirique français Le Canard enchaîné, l'une des premières sanctions appliquées par Alger concerne la gestion des flux migratoires. L'Algérie refuserait désormais systématiquement de réadmettre ses ressortissants expulsés de France. Un haut fonctionnaire français, cité par l'hebdomadaire, rapporte que « des dizaines » d'Algériens sous le coup d'une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) se retrouvent dans une situation absurde d' « allers-retours en avion », retournant en liberté sur le sol français dès leur arrivée.

 

Cette mesure n'est que la partie visible de l'iceberg. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a annoncé lors d'une conférence de presse que d'autres « mesures » seraient prises en réponse à la position française. Bien que la nature exacte de ces mesures n'ait pas été précisée, les observateurs s'attendent à ce que la coopération entre les deux pays soit affectée sur plusieurs fronts.

 

La collaboration sécuritaire, notamment dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, pourrait être significativement réduite. Les services de sécurité algériens, reconnus pour leur expertise dans ce domaine, pourraient restreindre le partage d'informations avec leurs homologues français. Cette situation rappelle les tensions précédentes entre les deux pays, notamment suite aux déclarations controversées du président Macron en octobre 2021 sur le « régime politico-militaire » algérien.

 

Les questions mémorielles, sujet sensible entre la France et l'Algérie, sont également susceptibles d'être impactées. Les travaux de la commission mixte d'historiens, mise en place pour traiter ces questions, sont actuellement suspendus. De plus, l'incertitude plane sur la visite présidentielle du président algérien en France, initialement prévue pour fin septembre ou début octobre.

 

Cette nouvelle crise diplomatique intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par des cycles de rapprochement et d'éloignement entre Paris et Alger. La décision française du 30 juillet, reconnaissant uniquement « le plan d'autonomie sous souveraineté marocaine » comme solution au conflit du Sahara occidental, a été perçue comme une remise en cause du processus onusien en place depuis près de cinquante ans, qui prévoit un référendum d'autodétermination.

 

La position de la France sur ce dossier complexe et sensible risque donc d'avoir des répercussions durables sur ses relations avec l'Algérie, mais aussi potentiellement sur sa politique dans la région du Maghreb et du Sahel. 


Sophie K.


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