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La militante Algérienne "Amira Bouraoui" arrêtée à Tunis, munie de son passeport français


Amira Bouraoui, retenue par la PAF tunisienne à l’aéroport de Cartage. Elle pourrait être renvoyée en Algérie à tout moment, selon maître Zoubida Assoul, qui cite un avocat sur place.


"Déférée devant une juge à Tunis, ce lundi 6 février, Amira Bouraoui a été libérée et son passeport français lui a été rendu à l’audience, elle a aussitôt été enlevée à la sortie du bureau de la magistrate par deux agents de la police judiciaire", indique son avocat, Me Hashem Badra.



« Ils vont l’extrader par le vol de 19 heures vers Alger. Elle n’a que son passeport français sur elle. Elle pleure et elle est mal en point », explique t-il.


Me Hashem Badra précise avoir informé le consulat général de France à Tunis, l’ONG Human Rights Watch et la Ligue tunisienne des droits de l’homme.


Selon le journaliste Mustapha Bendjama,"Actuellement, Amira Bouraoui est à l'aéroport de Tunis où on essaie de l'extrader, visiblement sans ordonnance du tribunal de Tunis", précise le journaliste dans un post facebook.


Il ajoute "Amira voulait rejoindre Paris afin de voir son fils".


De son coté, le journaliste Meziane Abane précise que, "Amira Bouraoui, devait prendre son vol vendredi dernier. Elle a été arrêtée et placée en garde à vue depuis. (...) Elle a été retenue par les éléments du ministère de l'intérieur (l'équivalent de la police politique) et emmenée à l'aéroport pour qu'elle soit rapatriée en Algérie".


Meziane Abane affirme qu'Amira Bouraoui, "vient de quitter l'aéroport en ce moment et elle est acheminée vers la police des frontières, sis dans la ville"


Faisant objet d'une interdiction de quitter le territoire algérien, elle est entrée en Tunisie en franchissant la frontière illégalement.



Déjà condamnée pour plusieurs chefs d’accusation, dont « atteinte à la personne du président », la médecin gynécologue, activiste de longue date, a été condamnée en appel, le 18 octobre 2021, à deux ans de prison notamment pour « offense à l’islam » pour des propos tenus sur sa page Facebook. Le parquet avait requis cinq ans de prison ferme.



Connue pour ses critiques de la politique, de la religion et de l’oppression des femmes, Amira Bouraoui avait également déjà été condamnée en mai 2021 à deux ans de prison pour « atteinte à la personne du président » et « diffusion d’informations susceptibles d’attenter à l’ordre public » . Le parquet avait demandé trois ans ferme et les peines ne sont toutefois pas cumulables.



En février 2011, après la chute des présidents tunisien et égyptien Ben Ali et Moubarak dans un monde arabe en ébullition, Amira Bouraoui sort aussi dans les rues d’Alger pour réclamer « la fin du système ». Ce qui lui vaut de premiers séjours dans les commissariats d’Alger.



En 2014 elle apparaît comme l’une des figures de la contestation contre le quatrième mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika.



Arrêtée en juin 2020 elle a été reconnue coupable de six chefs d’inculpation qui lui valent d’être condamnée à un an de prison ferme. Incarcérée le 21 juin 2020 à la prison de Kolea, elle est finalement remise en liberté provisoire le 2 juillet 2020, en même temps que trois autres figures de l'opposition. En novembre 2020, elle est condamnée à trois de prison.


Les prises de positions d'Amira Bouraoui ont souvent alimenté des polémiques. Elle a été la cible de virulentes campagnes de dénigrement.


Amira Bouraoui, gynécologue de formation, est mère de deux garçons.



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