Le samedi dernier, Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, a exprimé dans un communiqué publié sur le site du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale, son profond regret quant aux informations fallacieuses et inexactes sur l'Algérie contenues dans la récente déclaration du Secrétariat d'Etat américain sur la liberté de culte.
Le communiqué publié nous apprend que les deux ministres ont eu une conversation téléphonique entre les deux ministres américain et algérien autour de la liberté du culte en Algérie et on découvre aussi qu’il existait un dialogue entre les deux parties sur cette question.
Sans préciser toutefois la nature des reproches contenues dans la déclaration, M. Attaf a mis en exergue le fait que le communiqué n'avait pas mentionné les actions soutenues par l'Algérie pour promouvoir le principe de liberté de culte et de pratique religieuse, un principe clair et indiscutablement garanti par la Constitution algérienne.
Comme il a également mentionné les discussions en cours entre notre pays et les États-Unis sur ce sujet, ainsi que sa volonté répétée de recevoir l'ambassadeur itinérant américain pour la liberté de religion dans le monde. Cette rencontre vise à éclairer les faits et démontrer l'engagement concret de l'Algérie à préserver le principe de liberté de culte conformément à ses obligations internationales.
Malgré les affirmations du ministre des Affaires étrangères, M. Attaf, sur la liberté de culte en Algérie, la situation des églises protestantes et évangéliques reste préoccupante.
Depuis 2017, ces communautés chrétiennes, composées en grande partie de reconvertis de l’islam ou de descendants de chrétiens, font face à des fermetures arbitraires, des harcèlements et des intimidations de la part du pouvoir et de la société. Privées de leur liberté fondamentale de pratiquer leur religion, garantie par la Constitution algérienne, elles sont contraintes à la clandestinité ou à l’abandon de leur foi.
M. Attaf, qui a réagi à la déclaration américaine sur la liberté de culte, a passé sous silence les violations flagrantes des droits de ces minorités religieuses. Il a également occulté les procès injustes et les sanctions sévères infligés aux chrétiens protestants ou évangéliques pour prosélytisme ou possession de bibles, notamment dans les années 2010.
Ces chrétiens, qui représentent environ 0,2% de la population algérienne, se sentent marginalisés et discriminés dans leur propre pays. Ils sont souvent victimes de stigmatisation, de calomnie et de violence de la part de certains groupes radicaux qui les accusent d’être des agents de l’Occident ou des traîtres à l’islam.
Ils sont également confrontés à des obstacles administratifs et juridiques qui entravent leur liberté de culte. En effet, la loi algérienne exige que toute activité religieuse non musulmane soit autorisée par le ministère des Affaires religieuses, ce qui rend difficile l’ouverture ou la réouverture des églises fermées.
De plus, la loi interdit toute forme de prosélytisme ou d’évangélisation, sous peine de prison ou d’amende. Ainsi, les chrétiens algériens vivent dans la peur et l’insécurité, sans pouvoir exprimer librement leur foi ou partager leur espérance.
Yacine M