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La violence numérique au Maroc: un fléau qui touche une femme sur deux

Une étude internationale vient de lever le voile sur un phénomène alarmant au Maroc : près d'une femme sur deux est victime de violence numérique. Ce constat choquant, révélé par le rapport « Decoding Technology- Facilitated Gender- Based Violence », place le Royaume chérifien en tête des pays les plus touchés par ce fléau moderne.

 

L'enquête, menée conjointement par Rutgers et Abaad MENA dans sept pays, dresse un tableau sombre de la situation des femmes marocaines face aux nouvelles technologies. Menaces, harcèlement, chantage, diffusion non consentie d'images intimes : l'arsenal des agresseurs en ligne ne cesse de s'étoffer, profitant d'un terreau social encore marqué par des inégalités de genre persistantes.

 

« C'est un véritable cauchemar numérique que vivent de nombreuses Marocaines », confie Fatima B., 28 ans, victime de cyberharcèlement. « On se sent traquée, même dans l'intimité de son foyer. »

 

Les experts pointent du doigt plusieurs facteurs aggravants : un manque criant de sensibilisation aux dangers du web, un cadre juridique inadapté, et la persistance de stéréotypes qui banalisent ces violences. « Le silence des victimes, souvent par peur du qu'en-dira-t-on, complique encore la donne », explique-t-on.

 

Face à l'urgence de la situation, les autorités marocaines sont appelées à réagir. Renforcement de la législation, campagnes de prévention dans les écoles, formation des forces de l'ordre : les pistes d'action ne manquent pas. 

 

L'enjeu est de taille : au-delà du bien-être psychologique des victimes, c'est la participation même des femmes à la vie publique et numérique qui est en jeu. Dans un monde toujours plus connecté, le Maroc peut-il se permettre de laisser la moitié de sa population sur le bord de la route digitale ?

 

Alors que le gouvernement tarde à réagir, des initiatives citoyennes émergent. Associations, collectifs en ligne : la société civile se mobilise pour briser l'omerta et offrir un soutien aux victimes. Un combat de longue haleine, mais nécessaire pour que le Maroc 2.0 soit enfin un espace sûr pour toutes et tous.


Sophie K.

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