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Le député LFI David Guiraud qualifie les massacres du 8 Mai 45 de "Crime d'Etat"

  • cfda47
  • 10 mai
  • 3 min de lecture

En pleine tension diplomatique entre Paris et Alger, le député La France Insoumise David Guiraud a provoqué une onde de choc lors des commémorations des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata ce 8 mai 2025. “Nous devons nommer ces massacres : c'est un crime d'État commis par la France”, a-t-il déclaré à Roubaix, alors que la relation franco-algérienne traverse sa phase la plus critique depuis des années.


Lorsque David Guiraud qualifie les événements du 8 mai 1945 de “crime d'État”, il ne se contente pas de commémorer une tragédie historique. Il lance une offensive politique au cœur d'une crise diplomatique qui continue de s'aggraver. Le choix terminologique est significatif : tandis que l'exécutif français évite méticuleusement toute qualification juridique précise et favorise une approche progressive sur les questions mémorielles, le député LFI opte pour la confrontation directe avec le passé colonial français.


Je reste déterminé à préserver les relations entre nos deux peuples”, affirme-t-il, tout en condamnant fermement “les provocations de ce gouvernement à la dérive”. Une position qui contraste radicalement avec la ligne officielle du gouvernement, engagé dans une stratégie de “riposte graduée” face aux frictions avec Alger.


Une détérioration accélérée des relations bilatérales

La déclaration de Guiraud survient dans un environnement explosif. Depuis le printemps 2024, les relations franco-algériennes ont basculé dans une spirale négative sans précédent : renvois mutuels de diplomates, arrestation de l'écrivain Boualem Sansal, désaccords sur le Sahara occidental... Chaque semaine apporte son lot de défis et de répliques.


L'Algérie a rappelé son ambassadeur en France pour consultations, tandis que Paris a imposé une limitation sévère des visas pour ressortissants algériens. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, particulièrement ciblé par les critiques de Guiraud, est accusé par Alger d'attiser délibérément les tensions pour des raisons de politique intérieure.


Dans cette atmosphère tendue, la visite d'une délégation de parlementaires français en Algérie pour les commémorations du 8 mai 1945 était observée attentivement. Si certains y percevaient une chance de renouer le dialogue, la déclaration de Guiraud risque d'être interprétée différemment à Alger : comme la manifestation des divisions françaises sur la question mémorielle.


Les cicatrices mémorielles divisent la scène politique française

La position de David Guiraud révèle les profondes fractures qui traversent la classe politique française sur la mémoire coloniale. D'un côté, une gauche radicale qui exige une reconnaissance sans équivoque des crimes coloniaux ; de l'autre, un exécutif plus prudent qui redoute l'instrumentalisation politique de ces questions, tant en France qu'en Algérie.


Le sujet est particulièrement sensible pour la communauté franco-algérienne directement concernée. “Je reste déterminé à défendre la dignité et l'honneur des franco-algériens”, insiste Guiraud, dont l'électorat à Roubaix compte une importante communauté d'origine algérienne. À l'approche des élections municipales de 2026, où il ambitionne de prendre la mairie, cette prise de position comporte également des enjeux électoraux évidents.


Un député habitué aux déclarations polémiques

Ce n'est pas la première fois que le député LFI attire l'attention sur des questions mémorielles délicates. En novembre 2023, il avait déjà déclenché une controverse en établissant un lien entre Israël et les massacres de Sabra et Chatila, s'attirant les critiques de la communauté juive et de nombreux responsables politiques.


Familier des plateaux télévisés et très présent sur les réseaux sociaux, Guiraud cultive une image de franc-tireur qui n'hésite pas à bousculer les conventions établies. Sa récente prise de position sur les massacres de Sétif prolonge cette volonté de rupture avec la ligne officielle, au risque d'exacerber davantage les tensions franco-algériennes.


Quelles conséquences pour l'avenir des relations bilatérales ?

La question essentielle concerne désormais l'impact de ces déclarations sur des relations diplomatiques déjà extrêmement fragilisées. Si la position de Guiraud peut trouver un écho favorable auprès d'une partie de l'opinion algérienne et de la diaspora, elle risque également d'être exploitée par le pouvoir algérien pour mettre en lumière les contradictions françaises.


Les observateurs de la scène géopolitique craignent un effet d'enchaînement. Chaque déclaration provocatrice entraînant sa réponse, le cycle pourrait s'auto-entretenir jusqu'à une rupture complète des relations diplomatiques, hypothèse redoutée tant à Paris qu'à Alger malgré l'intensité des tensions actuelles.

 

Amine B.

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