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Le journaliste Mustapha Bendjama dénonce un “simulacre judiciaire”

  • cfda47
  • 29 juin
  • 3 min de lecture

Le journaliste Mustapha Bendjama a exprimé sa colère sur Facebook après le report de son procès devant le tribunal de première instance d'Annaba. Dans un message publié dimanche, il dénonce ce qu'il qualifie de "mascarade politico-judiciaire" et révèle les détails d'une procédure qu'il juge arbitraire.


"Mon procès, prévu au tribunal de première instance d'Annaba, a été renvoyé. Pas d'une semaine. Pas de deux. Pas même de trois. Non : trois mois de plus", écrit le journaliste, qui exprime son exaspération face à cette nouvelle échéance fixée au 21 septembre. Cette décision prolonge d'autant sa situation de contrôle judiciaire, qu'il conteste vigoureusement.


L'origine de cette affaire remonte à une publication sur les réseaux sociaux. Selon Mustapha Bendjama, un "haut gradé de la gendarmerie, incapable de lire correctement le français, aurait lu entre les lignes d'un de mes posts Facebook une prétendue incitation — à je ne sais quoi, adressée à je ne sais qui". Le journaliste qualifie ces interprétations de "grotesques" et dénonce des "lectures si biaisées qu'elles feraient passer Molière pour un illettré".


Un dossier reconnu "vide" par le procureur

Le 31 décembre 2024, lors de sa présentation devant le procureur de la République, Mustapha Bendjama affirme que ce dernier "a lui-même reconnu que le dossier était vide". Malgré cette reconnaissance, aucune libération n'a été ordonnée. Au contraire, selon ses déclarations, le procureur "a simplement demandé aux gendarmes de… chercher autre chose. De forcer le déverrouillage de mon téléphone, dans l'espoir d'y trouver des éléments exploitables".


Cette recherche d'éléments à charge s'est soldée par un échec. "Après 48 heures de garde à vue supplémentaires, ils n'ont rien pu déverrouiller, et ils n'y arriveront plus jamais. Je n'utilise plus qu'un iPhone", précise le journaliste, qui voit dans cette démarche une tentative de "fabriquer des charges" et des "accusations sur mesure".


Malgré l'absence d'éléments nouveaux, Mustapha Bendjama s'est retrouvé de nouveau convoqué devant le procureur "avec le même dossier vide". Il explique cette poursuite par des "instructions venues d'en haut" et affirme que

"l'objectif n'était pas de rendre justice, mais de me faire taire".

Des restrictions dénoncées comme disproportionnées

Bien qu'ayant été remis en liberté, le journaliste reste soumis à un contrôle judiciaire qu'il juge restrictif. Il dénonce notamment "l'interdiction de prise de parole publique sur n'importe quelle plateforme et n'importe quel moyen", une mesure qu'il considère comme un bâillon imposé à sa liberté d'expression.


Cette situation le conduit à une réflexion amère sur le système judiciaire : "Captif, toujours, dans cette parodie de justice", écrit-il, y voyant une illustration de "l'injustice algérienne dans ce qu'elle a de plus honteux et de plus brutal". Il estime que cette procédure vise avant tout à "justifier les abus, les erreurs, et l'irresponsabilité de certains responsables".


Mustapha Bendjama promet de revenir avec "plus de détails" après la prochaine audience, tout en réaffirmant sa détermination : "On ne bâillonne pas une conscience libre." Cette affaire interroge sur l'équilibre entre liberté d'expression et ordre public, dans un contexte où les réseaux sociaux sont devenus un espace d'expression privilégié pour les journalistes et les citoyens.


Le report du procès au 21 septembre prolonge une situation que le journaliste vit comme une entrave à ses droits fondamentaux, alimentant un débat plus large sur les limites acceptables de la restriction de la liberté d'expression dans le cadre de procédures judiciaires.

 

Sophie K.

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