Le frêle équilibre entre le Mali et l'Algérie s'est rompu après la décision de Bamako de mettre un terme à l'Accord pour la paix issu de la médiation algérienne. Conclu en 2015 entre le gouvernement malien, les groupes rebelles et les mouvements armés, ce pacte visait à rétablir la sécurité dans le nord du pays.
Jeudi soir, face aux caméras de la télévision nationale, le porte-parole de la junte a signifié que cet accord « ne peut plus s'appliquer » et prend fin « immédiatement ». Bamako reproche à Alger d'accueillir les bureaux de représentation de mouvements armés devenus des « acteurs terroristes ».
Cette rupture fragilise un peu plus les relations déjà délétères entre les deux voisins africains. Fin décembre, dans un climat de défiance mutuelle, le Mali et l'Algérie avaient déjà décidé de rappeler leurs ambassadeurs.
Avec l'abandon de la médiation algérienne qui a orchestrée ce processus de paix, la junte militaire au pouvoir à Bamako tourne délibérément le dos à l'un de ses derniers interlocuteurs régionaux. Elle durcit aussi sa position vis-à-vis de ses alliés occidentaux, notamment la France, qui soutenaient activement ces pourparlers.
Sophie K.