
Après l’affaire dite « Amira Bouraoui », l’Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur en France. Parallèlement, le Maroc ne renouvelle pas le sien, officiellement car il est affecté ailleurs.
Une semaine difficile pour la diplomatie française au Maghreb, largement mise à l’épreuve par les déplacements de « Sergei Lavrov», dans la région.
La situation a en effet de quoi alarmer les observateurs : déjà grandement chahutée en Afrique subsaharienne, la France ne parvient pas à apaiser ses relations avec l’Algérie et le Maroc.
Mais, le cas algérien est particulièrement problématique : les gages donnés par Paris en fin d’année dernière n’ont eu aucun effet sur la position d'Alger. Il suffit d’une affaire, l’affaire « Amira Bouraoui » , pour remettre le feu aux poudres.
Fin janvier, c’est le Maroc qui mettait fin à la mission de son ambassadeur en France, officiellement pour une réaffectation.
En réalité, c’est plutôt l’agacement de Rabat qui aurait causé ce départ, devant la résolution du Parlement européen qui appelle les autorités marocaines à « respecter la liberté de la presse ». Une résolution que le gouvernement marocain attribut au lobbying de la France.
Rabat, porté par « un sentiment de puissance » depuis la reconnaissance par Washington de sa souveraineté sur le Sahara occidental, vit très mal la perte de son statut d’allié privilégié de la France.
Paris garde le cap, imperturbable dans les turbulences. « Nous continuons à travailler à l’approfondissement de la relation bilatérale », a placidement déclaré, jeudi 9 février, le porte-parole du Quai d’Orsay.
L’Algérie a rappelé la veille son ambassadeur en France « pour consultations ». Le ministère des affaires étrangères annonce à Alger « un grand dommage » dans la relation, une dépêche de l’agence officielle Algérie Presse Service (APS) fustige « les barbouzes français » qui « cherchent la rupture définitive avec l’Algérie ».
« Une semaine noire pour la diplomatie française au Maghreb. Le russe Lavrov débarque en Mauritanie, rappel immédiat de l’ambassadeur d’Algérie à Paris et enfin un communiqué sobre mettant fin à la mission de l’Ambassadeur du Maroc en France », résume dans un tweet Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (le CERMAM, à Genève).
Une énième crise, s’ajoutant à tant d’autres par le passé.
Amira Bouraoui, ex-figure du Hirak – mouvement d’opposition à l’ancien président Abdelaziz Bouteflika - a quitté illégalement l’Algérie pour la Tunisie où elle a été arrêtée et séquestrée le 3 février.
Dans la soirée d'hier, sa mère et sa sœur ont été arrêtées et transférées aujourd'hui à Annaba, ou le journaliste Mustapha Ben Djama a, lui aussi, été arrêté depuis le 08 Février, dans le cadre d'une même enquête, indiquent plusieurs sources.
La Rédaction
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