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Le Niger: Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme se dit "très préoccupé"


Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, s'est dit "choqué et affligé" par la prise de pouvoir militaire au Niger.


Dimanche soir, le régime militaire au pouvoir a affirmé avoir réuni les « preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales le chef d'Etat renversé».


Le président Nigérien «déchu» Mohamed Bazoum a vécu 48 heures très contrastées. Samedi 12 août, en fin de matinée, le chef de l’État, séquestré dans le sous-sol de la résidence présidentielle à Niamey, a été autorisé à consulter son médecin. Mais le dimanche 13 août, le porte-parole de la junte a annoncé dans un communiqué lu à la télévision nationale vouloir le poursuivre.


Les menaces de poursuites judiciaires contre le président Mohamed Bazoum, toujours séquestré, constituent une nouvelle « provocation » des autorités militaires à Niamey, a dénoncé, lundi 14 août, la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dans un communiqué.


« Tous les efforts doivent être entrepris pour rétablir l’ordre constitutionnel et l’Etat de droit » indique de son coté le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. « Le Président Mohamed Bazoum doit être libéré immédiatement et sans condition, et sa sécurité doit être assurée. Les membres de son gouvernement et leurs proches, détenus arbitrairement, doivent également être libérés immédiatement et sans conditions préalables.»


Et de poursuivre : « J’exhorte tous les acteurs à s’abstenir de toute violence et à respecter les droits et les libertés fondamentales de tous. Il est dans l’intérêt de tout le peuple nigérien que les importants acquis démocratiques réalisés ces dernières années soient protégés et préservés.»


Les auteurs du coup d'État au Niger ont annoncé, le 13 août dernier, leur intention de « poursuivre » le président renversé pour « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays, alors que plane toujours une menace d'intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour y rétablir l'ordre constitutionnel.


Qu’impliquent ces accusations de la junte contre Mohamed Bazoum ?


Dans une allocution, lue par le colonel-major Abdramane, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), l’organe au pouvoir au Niger depuis le 26 juillet, dit avoir les « preuves d'échanges » que Mohamed Bazoum aurait eu avec des « nationaux », des « chefs d’État étrangers », ou encore des « responsables d’organisations internationales ». Pas de détails sur les contenus desdits échanges.


On sait que depuis le début du putsch, le président renversé s'est entretenu par téléphone avec des membres de son gouvernement en exil et des responsables étrangers, impliqués dans l'option d'une intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).


Le Code pénal nigérien prévoit pour tout citoyen nigérien un crime de trahison passible de la peine de mort. En est reconnu coupable celui qui « entretiendra des intelligences avec une puissance étrangère, en vue de l’engager à entreprendre des hostilités contre le Niger, ou en facilitant sa pénétration sur le territoire nigérien ». En tant que président renversé, mais non démissionnaire, c'est le crime de « haute trahison » prévu par la Constitution qui est censé s'appliquer à lui. Selon la loi suprême, en cas de condamnation, il pourrait être déchu de ses fonctions.


Le président Mohamed Bazoum, refuse toujours de signer une lettre de démission


Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme se dit « extrêmement préoccupé par la détérioration rapide des conditions de détention du Président du Niger, Mohamed Bazoum, de son épouse et de son fils, détenus arbitrairement. Des rapports crédibles que j'ai reçus indiquent que les conditions dans lesquelles ils sont détenus pourraient constituer un traitement inhumain et dégradant, en violation du droit international des droits de l'homme.»


« Selon les informations que j'ai reçues, ils sont privés d’électricité, et ils n'ont pas accès à l'eau potable - alors que les températures sont très élevées au Niger - ni aux médicaments nécessaires. Les responsables de la détention du Président ont l'obligation de garantir le plein respect et la protection de ses droits humains ainsi que de ceux de toutes les autres personnes détenues.»


Cette démarche « constitue une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires de la République du Niger de rétablir l'ordre constitutionnel par des moyens pacifiques.» a réagi lundi la Cédéao.


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