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Le projet de bureaux de change en Algérie : un pas en avant, mais encore loin du compte

La banque d’Algérie vient de décider à travers un énième communiqué publié sur son site officiel le 23 septembre 2023, l’autorisation d’ouverture des bureaux de change en Algérie.


Ce projet de règlement adopté par le Conseil Monétaire et Bancaire vise à créer un réseau national de bureaux de change pour faciliter les opérations de change au large public.


Ce texte définit les conditions d’autorisation, de constitution, d’agrément et d’exercice des bureaux de change. Il s’agit d’une démarche progressive qui s’inscrit dans le cadre de la politique monétaire et financière de la Banque d’Algérie.


La banque d’Algérie a déjà publié plusieurs textes sur le projet de bureaux de change, mais celui-ci n’a jamais vu le jour. Pourtant, dans les années 2000, la loi avait permis et accordé des autorisations à ces bureaux, qui ont dû fermer peu après leur ouverture.


La banque d’Algérie a appris de ses échecs passés et avance de façon graduelle et pragmatique dans le projet de bureaux de change. Elle leur donne d’abord le droit de réaliser des opérations de change et d’allocations pour voyages touristiques et d’affaires pour les résidents qui veulent voyager, étudier ou travailler à l’étranger, etc.


Le communiqué ne donne le détail que de ce seul point concret et précis, celui des opérations de change pour les résidents. Pour le reste, il annonce d’autres textes de loi sans en dévoiler le contenu.


Le problème persistant du marché noir des devises étrangères reste le point faible de l’économie algérienne qui ne sait pas comment faire face, réguler ou résoudre la coexistence d’un marché de change officiel et d’un autre clandestin.


Ce dernier n’est informel que de nom, car en réalité, il est devenu une pratique courante de calculer le coût des produits en fonction du taux parallèle des devises.


Le marché se trouve au centre d’Alger, à proximité du siège du gouvernement, de l’assemblée nationale et du commissariat central de la police. Il opère sans crainte ni gêne sous les yeux de tous. N’est-ce pas que les membres du gouvernement et les députés vont souvent y acheter des devises ? N’a-t-on pas entendu Ahmed OUYAHIA, l’ex-premier ministre à vie, dire devant la cour de justice qu’il avait vendu les lingots d’or offerts par les émiratis au square Bab Azzoune ?


La banque d’Algérie a pris une initiative louable en autorisant l’ouverture des bureaux de change en Algérie, Le marché noir des devises étrangères, qui est largement répandu et toléré, constitue un obstacle majeur à la régulation du change en Algérie.


Il faudra donc plus qu’un simple texte de loi pour changer la situation et instaurer un système de change efficace et transparent. Il faudra aussi renforcer le contrôle des flux financiers, et créer des incitations pour les acteurs économiques à utiliser les bureaux de change officiels.


Seule une approche globale et cohérente pourra permettre à l’Algérie de se doter d’un système de change adapté à ses besoins et à ses ambitions.



Yacine M

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