
Quel bonheur que la retraite, ce temps béni ! Où l’on peut se livrer à son art favori : Ecrire sans contrainte, sans peur et sans souci. Des vers, des récits, et même un roman aussi réaliser enfin le rêve de sa vie. Exprimer sa pensée, sa flamme, son génie.
Trois volumes d’histoire, un défi littéraire, Kouider Kaddouri l’a relevé avec talent et lumière. Le premier est sorti, c’est « Le Palmier de la Liberté » ; un titre qui fait vibrer, qui appelle à la dignité. Les éditions Haya ont publié ce bijou qui raconte une saga, entre amour, guerre et courage.
Son roman porte le nom d’un arbre merveilleux qui brave le désert, le soleil et le vent. Et qui offre à ses fils un fruit délicieux, la datte, nourriture des hommes résistants qui ne se laissent pas enchaîner par le fer mais qui luttent pour leur liberté sans faillir.
L’auteur nous entraîne dans une épopée collective où se joue le destin d’une nation, mais il ne néglige pas pour autant de magnifier et de dépeindre l’individu, son âme, sa pensée, son aspiration à la liberté, son rêve, son secret, son passé. Il nous offre ainsi une odyssée romantique, riche en surprises et en péripéties, qui suit un rythme harmonieux, un genre littéraire limpide avec des pauses et des reprises de cadences.
De paragraphes en paragraphes, de pages en pages, nous avançons dans le livre comme dans un voyage merveilleux, où chaque étape nous révèle de nouveaux paysages, de nouveaux personnages, de nouvelles émotions. Nous ne voulons pas que le livre se termine, nous voudrions prolonger indéfiniment cette aventure littéraire qui nous captive et nous transporte.
Mais il faut bien arriver au bout, et lire la dernière phrase avec émoi, comme cet exemple à la fin. : « Vous savez, quand les éléments de l’histoire se déchaînent, elles ressemblent à une puissante rivière en crue. Elle emporte tout sur son passage. Il n’en subsiste que les pierres enracinées au fond de son lit, résistant comme des montagnes au flot du temps »
L’auteur s’abandonne parfois aux rêveries dans les monts de Blida à Chrea, où la neige de l’hiver recouvre les sommets, et où le soir venu, il se réchauffe auprès d’un feu de bois. Il nous fait partager ses songes, ses souvenirs, ses impressions, dans une langue poétique et élégante : « Ce soir-là, Mouh et sa troupe se délectèrent d’un gibier doré à la braise, et veillèrent tard autour de trois feux de bois dressés en contrebas de la caverne qui leur servait de dortoir. Après les fortes chutes de neige de la nuit précédente, la température avait baissé et le ciel s’était dégagé. Le silence était si profond qu’il invitait à la rêverie, et le ciel si clair sous la pleine lune qu’on pouvait en compter les étoiles ».
Kouider KADDOURI, d’extraction scientifique, ayant le titre d'ingénieur qu'il a acquis au sein de l'École Supérieure de Navigation Maritime de Nantes, a consacré l'intégralité de sa carrière au sein des rangs de la compagnie SONELGAZ, où il a exercé dans l'ingénierie.
Il est décidément fascinant de constater que ces esprits orientés vers la rigueur scientifique se révèlent tout aussi aptes à manier la plume avec virtuosité, aux côtés d'écrivains de renom tels que Mustapha BENFODIL, Malek BENABI, Chawki AMARI, et Saïd MEKBEL, parmi d'autres érudits.
Cette constatation prouve indubitablement que les lettres érudites ne sont nullement le seul berceau de la genèse d'éminents auteurs.
«Le palmier de la liberté» est un roman qui nous fait voyager dans le temps, dans l’espace, dans l’histoire et dans l’imaginaire. Il nous fait découvrir des personnages attachants, des paysages éblouissants et des valeurs universelles, comme l’amour, le courage et la résistance.
C’est un livre qui nous enrichit, qui nous émeut et qui nous inspire et qui nous laisse à la fin un goût de miel et de soupir.
Yacine M
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