top of page

Les femmes algériennes face aux violences: Entre avancées légales et réalités du terrain

À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le Journal Féministe Algérien (JFA) dresse un état des lieux alarmant de la situation des droits des femmes en Algérie. Dans un communiqué détaillé, l'association révèle les profondes contradictions d'un système juridique en mutation, où les avancées législatives se heurtent encore aux pratiques patriarcales traditionnelles.


Sur le terrain, les militantes constatent une réalité complexe. “Ces violences ne peuvent être réduites à de simples statistiques - elles représentent des vies brisées, des droits bafoués et des luttes marginalisées”, souligne le communiqué du JFA. Un constat qui interpelle, alors que l'année 2024 a vu l'adoption de plusieurs réformes législatives significatives.


L'une des avancées majeures de cette année réside dans l'abrogation du premier paragraphe de l'article 326 du Code pénal. Cette disposition, particulièrement contestée, permettait jusqu'alors à un agresseur d'éviter les poursuites judiciaires en épousant sa victime mineure. Une pratique que les associations de défense des droits des femmes dénonçaient depuis des années comme une forme de violence institutionnalisée.


Cependant, selon plusieurs expertes contactées, ces réformes restent insuffisantes. Le maintien du “principe de pardon de l'agresseur” dans certaines dispositions du Code pénal continue de fragiliser l'arsenal juridique censé protéger les femmes victimes de violences.


Structure d’accueil, le grand manque


L'enquête menée auprès des associations de terrain révèle un manque criant de structures d'accueil pour les survivantes. Le JFA plaide pour “la création de structures d'accueil intégrées”, une revendication qui fait écho aux standards internationaux en matière de protection des femmes victimes de violences.


Au-delà des lois, les priorités d'action


Si les réformes législatives marquent une avancée notable, le combat contre les violences faites aux femmes en Algérie nécessite des actions plus concrètes et immédiates. Trois chantiers prioritaires sont portés par les associations féministes.


En première ligne se dresse le combat contre l'impunité. Les militantes exigent l'abolition complète des dispositions légales qui servent encore de portes de sortie aux agresseurs. Un vide juridique qui, selon plusieurs témoignages recueillis, continue d'alimenter le cycle des violences.


La protection effective des victimes constitue le deuxième pilier d'action. “Nous avons besoin de structures d'accueil dignes de ce nom”, témoigne une militante du JFA. Cette revendication s'accompagne d'une demande de formation approfondie pour les personnels judiciaires et médicaux, premiers interlocuteurs des femmes victimes de violences.


Le troisième volet, crucial pour un changement durable, concerne la sensibilisation. Les associations préconisent une stratégie globale touchant aussi bien les quartiers d'Alger que les villages les plus reculés du pays. Un travail de terrain essentiel pour faire évoluer les mentalités.


“La lutte féministe est universelle, intersectionnelle et radicale. Elle ne fait aucun compromis sur la justice et refuse tout silence complice”, martèle le JFA dans son communiqué. Des mots qui résonnent comme un appel à l'action, bien au-delà des simples réformes législatives.



La rédaction

72 vues
bottom of page