Le tribunal de Constantine se penchera demain mardi sur le sort du journaliste Mustapha Bendjama, détenu à la prison Boussouf depuis le 8 février dernier. Ses avocats dont Me Abdallah Heboul, ont déposé une demande de mise en liberté provisoire, estimant que le maintien en détention de leur client est «illégal».
En effet, M. Bendjama a été condamné le 7 novembre à six mois de prison ferme dans l'affaire dite «Amira Bouraoui», après avoir déjà passé 8 mois et 2 semaines en détention provisoire dans le cadre de cette affaire. Il aurait donc dû être libéré immédiatement à l'issue du procès puisqu'il avait déjà purgé l'équivalent de sa peine.
Mais le journaliste fait également l'objet d'un second mandat de dépôt dans une autre affaire distincte de «financement étranger » et «publication d'informations classées secrets ».
Or, d'après l'article 13 du code de procédure pénitentiaire, en cas de pluralité de poursuites avec détention continue, celle-ci doit être calculée à partir du premier jour d'incarcération, selon Me Heboul.
Par conséquent, l’avocat estime que la détention de Bendjama viole ses droits fondamentaux garantis par la Constitution et les pactes internationaux ratifiés par l'Algérie.
Le journaliste, qui observe une grève de la faim depuis début octobre pour protester contre son maintien en prison, reste poursuivi dans la seconde affaire pour laquelle il a fait appel.
L'issue de l'audience de demain sera donc déterminante pour son sort. Ses avocats comptent obtenir sa libération immédiate, conformément aux articles de loi régissant la détention provisoire.
Sophie K.