Âgée de 21 ans, étudiante à l’Université Mouloud Mammeri (Tizi-Ouzou), la jeune Lynda Chemli a édité son premier récit « Un Été qui n’a pas été », le mois de mars 2022.
Un ouvrage de 105 pages où elle raconte des faits réels.
Si la grande partie du texte a été consacrée aux incendies de l’été dernier (2021), elle a également parlé de plusieurs autres sujets : l'université, la COVID 19, la femme, l'exil, la famille, le manque d'eau et le peuple algérien.
Contactée par La radio des sans voix ; elle nous a parlé de sa première expérience dans l’écriture.
RDSV : Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Lynda Chemli : Chemli Lynda, née en 2001, étudiante en sciences commerciales à l'Université Mouloud Mammeri Tizi-Ouzou et auteure depuis peu du livre intitulé "Un été qui n'a pas été".
Justement, pourriez-vous nous parler de ce livre ?
"Un été qui n'a pas été" est mon premier livre et ma toute première expérience dans ce monde vaste de la littérature. C'est un livre qui fait le tour de la pénible situation qu'a vécu mon pays et le quotidien atroce de mes concitoyennes et concitoyens durant l’été 2021 ; un quotidien difficile, crise d'eau, crise sanitaire et le comble est que ce sont les incendies qui ont ravagés mon pays en général et ma Kabylie précisément.
Vous avez dessiné une image noire de l’été 2019. Qu’est ce qui a changé aujourd’hui une année après ?
Un quotidien sur l'échelle d'un an a tendance à changer. Le notre pas assez. Entre problèmes sociaux, l'irresponsabilité, le manque de conscience et liberté.
Au moment où je vous parle, il y a plus de 100 détenus d'opinion et environs 50 victimes à El Taref et dans d'autres wilayas paix à leur âme et ce, toujours pour les mêmes raisons. Les citoyens en ce genre de circonstances sont livrés à eux même. Je m'attendais à ce que les leçons soient apprises avec tout ce qui s'est passé l'été dernier. Hélas, il est difficile de vivre où les âmes ne sont même pas respectées humainement. En 2022, on se rend compte que finalement tous ces problèmes ne résident pas forcément qu'en été.
Il est vrai que je suis triste pour mon pays, pour mes frères et sœurs qui subissent des injustices à répétition car face à ça je reste sans réponses, mais je ne suis jamais surprise par ce qui se passe, ce n'est pas nouveau. Pour le reste, on ne fait qu'attendre notre tour.
Par contre, je tiens à dire que ça me fait chaud au cœur de voir que ma Kabylie, qui est toujours en deuil, rendre l'appareil à son tour.
La reconnaissance et l'humanité se voient de loin entre les Algériens et heureusement.
Quelle est l’image qui vous a le plus marqué durant l’été 2021 ?
Je n'ai pas à choisir une imagine précise. J'ai vécu comme la plupart d'entres nous les événements d'une manière inconsciente. Si je devais résumer mes souvenirs, je dirais que c'était de mal en pis. La peur ne nous a jamais quittés
Qu’est ce qui vous a poussé à écrire ce texte ?
Aujourd'hui j'ai 21 ans. Comme les jeunes de ma génération je ne me souviens pas avoir vécu ce genre de tragédie. Il fallait absolument fixer un tel événement. De plus, partagée entre fierté et désespoir, amour et rage, pleurs et joie, je pense qu'on se sent beaucoup plus concernés par ce qui se passe en mon pays l'Algérie. Un hommage à ceux qui se sont sacrifiés en ce maudit été est bien plus que nécessaire. Pour ma part, j'ai choisis de le faire pour que nul n'oublie et j'ai choisis le moyen le plus proche à mon cœur ; l'écriture.
Propos recueillis par Madjid Serrah
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