Meeting interdit, opposition étouffée: le combat du RCD pour l’espace politique
- cfda47
- 22 mai
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Un refus de plus, un refus de trop. C'est par ces mots que le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a accueilli la décision de la wilaya d'Alger d'interdire le meeting prévu ce 24 mai dans la salle Ibn Khaldoun. Selon un communiqué diffusé ce jeudi, Atmane Mazouz, président du parti, devait animer cette rencontre publique pour laquelle un accord préalable de réservation avait pourtant été obtenu.
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a dénoncé l’interdiction de son meeting prévu le 24 mai 2025 à la salle Ibn Khaldoun à Alger. Malgré un accord préalable pour la réservation de la salle, la wilaya d’Alger a refusé l’autorisation, invoquant la non-disponibilité de l’espace.
Cette interdiction s'ajoute à une longue liste de refus. Le RCD révèle avoir essuyé plusieurs demandes de salles auprès de la mairie d'Alger-Centre, toutes demeurées sans réponse. Pour le parti, ces silences administratifs constituent bien plus qu'une simple négligence bureaucratique : ils représentent une “violation flagrante de la loi, de la Constitution, et du droit fondamental des citoyens à la liberté d'expression et à l'exercice politique”.
En effet, le RCD ne cache pas sa frustration face à cette situation qu'il juge kafkaïenne : obtenir un accord de principe pour une salle, puis se voir refuser l'autorisation au dernier moment. Cette tactique administrative révèle, selon le parti, une stratégie délibérée d'étouffement de l'opposition.
Le timing de cette interdiction n'est pas anodin. Le RCD traverse actuellement une période de tensions, faisant face à ce qu'il qualifie d'attaques “coordonnées”. Ces critiques proviennent, selon le parti, de deux fronts apparemment opposés mais convergents dans leurs effets : les “milieux islamo-conservateurs” d'une part, et certains “cercles résiduels prétendant appartenir au pôle démocratique” d'autre part.
Face à cette double pression, le RCD a choisi la voie légale. Un recours auprès du tribunal administratif a été déposé pour contester cette décision jugée “arbitraire”. Cette démarche illustre la ligne de conduite du parti : respecter scrupuleusement les procédures légales tout en dénonçant ce qu'il perçoit comme une dérive autoritaire du pouvoir.
L'art de la différenciation politique
Plutôt que de se lamenter, le RCD transforme ces obstacles en opportunité de différenciation politique. Le parti développe une rhétorique de contraste saisissante : “Quand certains se complaisent dans les caniveaux, le RCD élève le débat. Quand ils manipulent, nous argumentons. Quand ils vocifèrent, nous proposons.”
Cette stratégie de communication vise à tracer une ligne claire entre le RCD et ses adversaires politiques. Le parti se présente comme l'antithèse de ce qu'il dénonce : les “compromis honteux en coulisses”, les “jeux troubles” et les “égos frustrés” qui caractériseraient, selon lui, la scène politique algérienne.
Au-delà du cas particulier du RCD, le parti présente sa situation comme le symptôme d'un mal plus profond : l'incapacité du pouvoir à “tolérer le débat politique et la pluralité des voix”.
Cette analyse dépasse le cadre partisan pour toucher aux fondements du système politique. L'obstination du pouvoir à “verrouiller les espaces d'expression politique et à museler l'opposition” représente, selon le RCD, un danger pour la stabilité même du pays.
Malgré ces entraves, le parti affiche sa détermination. “Il continuera à militer, malgré les entraves, la répression et les atteintes aux libertés”, promet le communiqué. Cette résistance s'accompagne d'une philosophie politique résumée en une formule percutante : “servir l'Algérie, pas s'en servir”.
Sophie K.
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