Mobilisation internationale pour la libération du militant marocain Nasser Zefzafi
- cfda47
- 3 avr. 2024
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Une coalition d'organisations non gouvernementales de renommée internationale a engagé une démarche conjointe auprès du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (WGAD), en vue d'obtenir la libération de l'activiste politique marocain Nasser Zefzafi. Ce dernier purge actuellement une peine d'incarcération de 20 années, à l'issue d'un procès controversé ayant suscité de vives critiques quant au respect des garanties d'équité.
Le Comité pour la Justice, Freedom House et le MENA Rights Group ont conjointement adressé une pétition au WGAD au nom de Zefzafi, figure proéminente du mouvement de protestation Hirak el-Rif de 2016. Ce soulèvement populaire, déclenché suite au décès tragique d'un poissonnier local à Al-Hoceima, avait rassemblé des dizaines de milliers de manifestants exprimant des revendications socio-économiques qui ont transcendé les clivages sociaux.
Arrêté le 29 mai 2017, puis placé en détention prolongée, Zefzafi a été condamné en première instance en juin 2018 par la Cour d'appel de Casablanca à 20 ans de prison ferme. Ses coprévenus ont écopé de peines allant d'un à 20 ans d'emprisonnement pour des chefs d'inculpation tels que l'attaque contre les forces de l'ordre et l'incendie criminel. Cette sentence a été confirmée en appel en avril 2019, sur la base de déclarations que les accusés affirment avoir été obtenues sous la torture.
Les organisations requérantes dénoncent les manquements aux normes internationales d'équité procédurale ayant entaché ce procès, arguant que la détention de Zefzafi constitue une entrave à l'exercice de ses libertés fondamentales d'expression, de réunion pacifique et d'association. Elles exhortent ainsi les autorités marocaines à procéder à sa libération inconditionnelle, à l'aube de la célébration de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du mois sacré du Ramadan.
Ce cas emblématique met en lumière les dérives répressives à l'encontre des voix dissidentes et des défenseurs des droits humains au Maroc. Plusieurs observateurs ont en effet dénoncé une recrudescence des arrestations arbitraires, de la surveillance illégale et des actes de torture visant notamment des journalistes, des avocats et des militants pacifistes.
Sophie K.
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