Le militant algérien Mouhad Gasmi a retrouvé la liberté après plus de quatre années de détention, suite à un décret d’amnistie présidentielle, célébrant la réconciliation nationale et l’anniversaire de la révolution.
Dans une déclaration émotive publiée sur le compte Facebook de son fils, il a évoqué sa période en prison, marquée par des épreuves mais aussi des moments de réflexion et de développement personnel.
Condamné à deux peines de prison pour des accusations liées à ses activités politiques, dont l’une pour “témoin de la déstabilisation du pays” et l’autre pour “terrorisme”, Gasmi n’a cessé de défendre ses actions comme étant motivées par son engagement pour les droits et les libertés. “J’ai vécu cette épreuve avec douleur, mais elle m’a aussi permis de m’adonner à la lecture, l’écriture et à une introspection qui m’ont aidé à mieux comprendre le monde et mes convictions”, a-t-il affirmé.
Sa famille a payé un lourd tribut durant son incarcération, et Gasmi a tenu à saluer leur soutien infaillible face aux difficultés qu’ils ont traversées en son absence. Il a aussi exprimé sa gratitude envers les avocats et les militants qui ont défendu sa cause tout au long de son procès.
En ce qui concerne sa situation après la prison, Gasmi a affirmé qu’il n’éprouve ni rancune, ni amertume, et qu’il revient à la vie libre “sans haine”. “Je n’ai aucun ressentiment envers ceux qui ont contribué à ma détention”, a-t-il déclaré. “Je m’en remets à Dieu et j’espère un avenir meilleur pour mon pays.”
Fait marquant dans son parcours, Gasmi s’était fait connaître lors du mouvement contre l’exploitation du gaz de schiste en 2013, un combat qui lui valut une large reconnaissance populaire. Il fut également une figure de proue lors du Hirak, le soulèvement populaire qui secoua le pays à partir de 2019.
Le cas de Gasmi n’est pas isolé. De nombreux militants et journalistes ont été condamnés dans des affaires similaires, soulevant des questions sur l’état des libertés publiques en Algérie. Mais pour Gasmi, malgré son passage en prison, le combat continue et il reste résolument tourné vers l’avenir, espérant un jour vivre dans un environnement où les voix dissidentes sont respectées et où la liberté d’expression est garantie.
Nadia. B
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