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Moyen-Orient : l'Algérie fustige “l'impunité israélienne” devant l'Organisation islamique

  • cfda47
  • 22 juin
  • 2 min de lecture

Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf a prononcé samedi à Istanbul une charge virulente contre la politique de Tel-Aviv, alertant sur les risques d'embrasement régional.


Devant l'assemblée des ministres des Affaires étrangères réunie à Istanbul, Ahmed Attaf a rompu avec la retenue diplomatique habituelle. Samedi, devant les représentants de la 51e session du Conseil des ministres de l'Organisation de coopération islamique (OCI), le chef de la diplomatie algérienne a livré un réquisitoire implacable contre la politique israélienne au Moyen-Orient, n'hésitant pas à évoquer le spectre d'une “catastrophe multiforme”.


“La situation est grave, voire dramatique”, a d'emblée lancé le ministre, dénonçant un “hégémonisme absolu” qui permettrait à Israël d'afficher ouvertement son intention de “remodeler le Moyen-Orient et tout le système international”. Une charge frontale qui reflète l'exaspération grandissante d'Alger face à ce qu'elle perçoit comme un deux poids, deux mesures de la communauté internationale.


Un “renversement des valeurs

Alors que les tensions entre Israël et l'Iran atteignent un niveau critique, faisant craindre une escalade militaire aux conséquences imprévisibles, Ahmed Attaf n'a pas mâché ses mots. Le ministre a dénoncé un “renversement des valeurs” où “d'aucuns plaident aujourd'hui pour le droit de l'agresseur à se défendre contre l'agressé”.


Cette formule, qui vise implicitement le soutien occidental à Israël, illustre le fossé grandissant entre les perceptions occidentales et arabes du conflit. Pour Attaf, l'État hébreu bénéficie d'un “statut particulier”, celui de “l'impunité”, qui lui permet d'agir sans contraintes juridiques internationales.


Le ministre a particulièrement insisté sur les “agressions israéliennes récurrentes et systématiques contre la Syrie, le Liban et le Yémen”, y voyant les prémices d'une stratégie de déstabilisation régionale. Gaza demeure néanmoins au cœur de ses préoccupations, Israël “ refusant d'arrêter la guerre qu'il impose au peuple palestinien depuis près de deux ans”.


Trois conditions pour la paix

Face à cette situation qu'il juge explosive, Ahmed Attaf a formulé un triptyque de conditions pour parvenir à une paix régionale durable. D'abord, “mettre fin à l'occupation des territoires palestiniens et arabes et accélérer la création des conditions nécessaires à l'établissement d'un État palestinien indépendant et souverain avec El-Qods pour capitale”.


Ensuite, imposer à tous le respect du droit international “sur un pied d'égalité”. Attaf vise directement le “statut particulier dont jouit l'occupation israélienne, celui de l'impunité”. Cette exemption de fait permet à Israël d'agir sans contraintes juridiques internationales.


Enfin, abandonner “la logique de la force, l'hégémonisme et la politique du fait accompli” pour s'en tenir aux “règles et dispositions de la légalité internationale, qui doivent s'appliquer à tout un chacun, dans la région et ailleurs, sans exclusive aucune”.


Des “vérités indéniables et incontestables”, selon ses propres termes, qui ne sauraient être “dissimulées derrière le rideau de fumée des conflits provoqués et des guerres artificielles”. Une allusion transparente aux stratégies de diversion qu'il impute à Israël et à ses alliés.


Sophie K.


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