
Dans le sillage d'un naufrage meurtrier survenu au large de l'île de Djerba, les autorités tunisiennes ont procédé à l'arrestation de douze individus présumés impliqués dans un réseau de trafic de migrants. Parmi les personnes appréhendées figurent le cerveau présumé de l'opération et son épouse, tous deux de nationalité tunisienne.
Cette intervention fait suite à un drame qui a coûté la vie à quinze exilés, dont trois nourrissons, lors d'une traversée périlleuse en Méditerranée. L'embarcation de fortune, manifestement surchargée, a sombré lundi dernier, illustrant de manière poignante les risques encourus par les candidats à l'émigration clandestine.
Les forces de l'ordre ont également procédé à la saisie de matériel utilisé pour ces activités illicites, notamment trois véhicules, une embarcation, ainsi que des sommes d'argent conséquentes. Ces éléments tangibles témoignent de l'ampleur et de l'organisation sophistiquée de ce réseau criminel.
Il convient de noter que ce drame s'inscrit dans le cadre d’une recrudescence des départs clandestins depuis les côtes tunisiennes. Les chiffres alarmants fournis par la Garde nationale tunisienne font état de plus de 21 000 personnes ayant quitté illégalement le pays par voie maritime au cours des premiers mois de 2024, révélant ainsi l'ampleur du phénomène.
Cette vague migratoire sans précédent trouve ses racines dans une conjonction de facteurs socio-économiques et politiques. La détérioration de la situation économique, exacerbée par les répercussions de la guerre en Ukraine, ainsi que les tensions politiques consécutives au coup de force de Kaïs Saïed en 2021, ont créé un terreau fertile pour l'émigration clandestine.
Sophie K/Agences
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