top of page

Naufrage migratoire en Tunisie: six corps repêchés au large de Monastir

La mer Méditerranée a une fois de plus révélé sa face la plus sombre. Mercredi dernier, une découverte macabre a secoué les côtes de Monastir, au sud-est de Tunis. Six corps sans vie ont été repêchés des eaux bleues qui, pour tant d'autres, représentent un espoir de vie meilleure.

 

Parmi les victimes, cinq femmes originaires d'Afrique subsaharienne et un enfant d'à peine deux ans. Cette nouvelle macabre nous rappelle brutalement les risques mortels auxquels s'exposent ceux qui tentent la traversée vers l'Europe.

 

Farid Ben Jha, porte-parole du parquet de Monastir, a confirmé que les corps avaient probablement passé une semaine dans l'eau avant d'être découverts. Face à cette tragédie, les autorités n'ont pas tardé à réagir. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame et déterminer s'il est lié à une tentative de migration clandestine ou à un réseau de traite d'êtres humains.

 

Ce triste événement n'est malheureusement pas isolé. La Tunisie, tout comme la Libye voisine, est devenue un point de départ privilégié pour ceux qui rêvent d'atteindre les côtes européennes. L'île italienne de Lampedusa, à seulement 150 km de Monastir, fait figure de terre promise pour beaucoup.

 

Conscientes de l'ampleur du phénomène, les autorités tunisiennes ont récemment mis en place un Centre de coordination de sauvetage maritime (MRCC). Cette initiative vise à mieux surveiller et intervenir dans une zone de recherche et de sauvetage en Méditerranée. Mais malgré ces efforts, les chiffres restent alarmants. Depuis le début de l'année, le ministère tunisien de l'Intérieur a recensé pas moins de 103 naufrages de bateaux de migrants et 341 corps repêchés.

 

Ces statistiques officielles ne reflètent qu'une partie de la réalité. Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) estime qu'en 2023, plus de 1 300 personnes ont perdu la vie ou disparu dans des naufrages au large des côtes nord-africaines. Et ce bilan pourrait être bien en deçà de la réalité, car de nombreux naufrages passent inaperçus, engloutissant avec eux les espoirs et les vies de ceux qui tentaient la traversée.

 

Éric Tchata, de l'Association camerounaise de la diaspora en Tunisie (Acadit), témoigne de cette réalité poignante. « Nous recevons régulièrement des appels de jeunes en Italie, inquiets pour leurs amis partis tel jour, à telle heure, et dont ils n'ont plus de nouvelles », confie-t-il. Son association est devenue un point de contact crucial pour les familles en quête d'informations sur leurs proches disparus en mer.



Sophie K/Agences 

44 vues
bottom of page