Le chef de l’Etat, M. Abdelmadjid Tebboune, a procédé, jeudi 12 octobre, à la nomination des conseillers qui l’épauleront à la présidence de la République.
A la lecture des noms et des attributions de ces conseillers, on est tenté de croire qu’il vient de constituer un gouvernement bis, composé de huit collaborateurs à la présidence, en marge du premier ministère.
Le plus en vue d’entre eux est M.Boualem Boualem, chargé des affaires juridiques, judiciaires, institutionnelles, des investigations et des accréditations. Cette dernière fonction confère à M. Boualem Boualem un pouvoir considérable sur la désignation des hauts cadres de l’Etat. D’ailleurs, le terme de super conseiller revient souvent dans les conversations politiques et on lui prête, à tort ou à raison, une influence démesurée qui suscite la jalousie de nombreux autres décideurs.
Pour rappel, M. Boualem Boualem était un magistrat à la Cour Suprême qui a été muté aux services des écoutes de la sécurité militaire pour être ensuite appelé par M. Tebboune à la Présidence.
M. Boumediene Benattou chargé des affaires en lien avec la défense et la sécurité. est un général-major qui avait pris sa retraite et qui a été rappelé par le président en mars 2021 en remplacement d’un autre général A. MEDJAHED.
Ce général incarne parfaitement l’expression consacrée de l’armée du silence. Il est silencieux comme une tombe, il fait preuve d’une grande discrétion et ne laisse rien filtrer.
Certaines sources lui reprochent son inertie face aux remous qui secouent l’institution militaire depuis au moins l’arrivée du chef d’Etat Major CHENGRIHA car il semblerait que l’ANP soit plongée dans une situation de nervosité, d’instabilité, de turn-over et d’emprisonnement des officiers supérieurs.
M. Kamel Rezig se voit confier la part du lion en matière de pouvoir car il est chargé du commerce, de l’approvisionnement, du contrôle et de l’import-export. Ce ministre si honni par la population car il a bouleversé le marché et provoqué à lui seul l’envolée des prix et les diverses pénuries.
Les observateurs s’interrogent sur les raisons qui poussent le président à le maintenir dans un secteur qu’il a pourtant fragilisé ? Au total, ce sont huit super conseillers qui orientent l’Algérie et c’est la première fois, nous semble t-il que les services de la république sont mis en avant par des textes de loi et de communication.
De nombreux analystes estiment que cette réorganisation s’inscrit dans le cadre d’un renforcement des positions du pouvoir qui est en cours actuellement avec quelques bruits de nuisances qui circulent à Alger.
Ainsi, le président Tebboune semble s’entourer de conseillers aux profils variés et aux compétences diverses, mais qui suscitent aussi des interrogations et des critiques sur leur rôle et leur influence dans la conduite des affaires de l’Etat.
Liste et fonctions des conseillers :
1- Boualem Boualem, chargé des affaires juridiques, des affaires judiciaires, des relations avec les institutions, des enquêtes et des habilitations.
2- Boumediene Benattou, chargé des affaires en lien avec la défense et la sécurité.
3- Mohamed Chafik Mesbah, chargé des affaires politiques et des relations avec la jeunesse, la société civile et les partis politiques.
4- Mohamed Boukhari, chargé des finances, des banques, du budget, des réserves de change, des marchés publics et des règlements internationaux.
4- Amine Mazouzi, chargé de l'énergie, des mines et de l'environnement.
5- Kamel Rezig, chargé du commerce, de l'approvisionnement, du contrôle et de l'import-export.
6- Mohamed Seghir Saâdaoui, chargé de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la formation professionnelle, de la culture, des affaires religieuses et des zaouïas.
7- Hamid Lounaouci, chargé des organisations non gouvernementales et des droits de l'Homme.
8- Kamel Sidi Said, chargé de la Direction générale de la communication", lit-on dans le communiqué.
Yacine M