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Oran, le dilemme de KANTERA : un nom controversé pour un lieu de détente prisé

Le 5 juillet 2023, à l'occasion du 61e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, la somptueuse inauguration du nouvel espace de loisirs et de détente "KANTERA" avait lieu.



Les costumes élégants, les cravates bien ajustées, les voitures noires officielles et les danseurs traditionnels avec leurs Matragues, ces cannes traditionnelles qui s'entrechoquaient en guise de champagne algérien, créaient une ambiance festive.


C'est le Wali d'Oran, vêtu d'une tenue blanche éclatante, d'une casquette et d'une visière scintillante sous les rayons estivaux, qui avait l'honneur de procéder à l'inauguration.


KANTERA, telle une oasis nichée au cœur du béton de la ville d'Oran, était en réalité et à l’origine un petit lac ou un coin champêtre et bucolique.


Situé sur la route express menant au port d'Oran, dans le quartier de Bel-Air, précisément dans la zone autrefois appelée Ravin Blanc, cet espace offrait une échappatoire au monde urbain.


D'ailleurs, son nom lui était attribué en raison du sol en calcaire blanc qui le constituait.

Aux débuts des années 60 et 70, cet espace était autrefois une mine de craie, utilisée par les écoliers pour écrire sur les tableaux et les ardoises.


La cavité profonde de l'espace KANTERA accueillait une source d'eau, formant ainsi un petit lac où nous nous aventurions à nos risques et périls, car l'eau y était dense et ténébreuse.


Dans les années cinquante, les autorités de la ville, bravant une topographie difficile et accidentée, avaient construit un ensemble immobilier moderne un peu plus bas dans la région.


Cet ensemble, qui se dresse majestueusement encore aujourd'hui, est connu sous le nom de "cité Jean De la Fontaine", chaque bâtiment étant illustré par l'une des fables de ce célèbre conteur.


Lors de l'inauguration, le Wali d'Oran avait promis devant la presse que cet espace serait dédié au plaisir des familles avec enfants, en aménageant notamment un parking.


Mais quelle déception pour les Oranais lorsque les caméras de télévision se sont éteintes et que les autorités ont décidé de le fermer, ne le réservant qu'aux grandes occasions.


D'un autre côté, ce jardin ou oasis urbaine, "KANTERA", a été baptisé du nom de "La Nation Arabe".


Quelle motivation a poussé les autorités à choisir un nom divisant ainsi la population oranaise ? N'y avait-il aucune raison valable de conserver le charmant nom de KANTERA, qui signifie en arabe "le petit pont" ? De plus, le mur entourant cet espace a été orné de photos de martyrs de la révolution.


Quel est donc le lien entre ces héros et la nation arabe, sachant que la cause algérienne a rassemblé des amis de l'Algérie de toutes origines et races ?.


En fin de compte, un endroit magnifique, restauré et réaménagé avec soin, a été fermé et mutilé par un nom inapproprié.


Quel gâchis !


La rédaction

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