Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a fermement démenti mardi les rumeurs selon lesquelles la Tunisie s'apprêterait à normaliser ses relations avec Israël, suite aux déclarations en ce sens du dirigeant du parti El Bina, Abdelkader Bengrina.
« L'émissaire spécial de la Tunisie, reçu récemment par le président Tebboune, a catégoriquement rejeté toute intention de la Tunisie concernant la normalisation avec l'entité sioniste », a affirmé hier mardi, le chef de la diplomatie algérienne lors d’une conférence de presse à Alger.
Cette mise au point fait suite aux propos tenus par M. Bengrina, qui avait assuré que la normalisation Tunisie-Israël allait « avoir lieu bientôt, et même très bientôt », pointant notamment la récente visite d'un haut dignitaire émirati comme élément annonciateur.
Des déclarations qui ont provoqué l'inquiétude à Alger, où l'on craint d'être « ceinturé » par la présence israélienne en cas de rapprochement entre Tunis et Tel-Aviv.
Mais le gouvernement tunisien, embourbé dans une profonde crise politique et économique, semble peu enclin à se mettre à dos sa propre opinion publique majoritairement hostile à toute normalisation avec l'État hébreu.
La position officielle de Tunis reste alignée sur le soutien à la cause palestinienne et au refus de reconnaître Israël tant que le conflit n'est pas résolu. Un éventuel revirement paraît donc hautement improbable à ce stade.
Par ses déclarations, l'Algérie entend dissiper les craintes et les tensions nées des spéculations de M. Bengrina, en réaffirmant que la Tunisie n'a nullement l'intention de franchir le pas avec Israël. Une mise au point qui devrait apaiser les esprits des deux côtés de la frontière.
Sophie K.