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Politique migratoire européenne: débats entre accélération et hubs de retour

Les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne se sont réunis jeudi à Luxembourg pour discuter d'un renforcement de la politique migratoire, abordant notamment la nécessité de réviser la "directive retour" et les transferts de migrants vers des pays tiers, un sujet particulièrement sensible.


Cette réunion précède le sommet européen des 17 et 18 octobre à Bruxelles, où les chefs d’État et de gouvernement examineront les moyens de renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l'UE et d’accélérer les retours de migrants en situation irrégulière.


Des pays comme la France et l’Allemagne plaident pour une accélération du retour des migrants illégaux, tandis que d’autres, tels que la Hongrie et l’Italie, proposent des « hubs de retour », des centres destinés à accueillir des migrants dans des pays tiers.


Cependant, cette approche semble peu prometteuse, comme l’a souligné Ylva Johansson, la commissaire aux Affaires intérieures, qui a qualifié cette proposition de simple "piste de travail" sans véritable soutien de la Commission européenne.


Bruno Retailleau, fervent défenseur de la révision de la "directive retour", s'est réjoui d'une "convergence" parmi les pays européens. Issu de la droite conservatrice, il appelle à une réévaluation de cette directive dans les mois à venir.


Ce débat s'inscrit dans un contexte déjà marqué par l'adoption, en mai dernier, d'un pacte sur l'asile et la migration, visant à renforcer les contrôles et à établir un mécanisme de solidarité entre les 27 États pour gérer les demandeurs d'asile.


À l'échelle législative, plusieurs pays demandent une révision de la "directive retour" de 2008, qui harmonise les règles de reconduction aux frontières.


La France et l'Allemagne soutiennent une proposition des Pays-Bas et de l'Autriche pour "faciliter" et "accélérer" ces retours, avec une mise en œuvre prévue pour mi-2026, bien que certains États membres souhaitent aller encore plus loin.


Peu après l’adoption du pacte, une quinzaine de pays, dont la Grèce et l'Italie, ont exprimé le besoin d'une politique d'expulsion "plus efficace", envisageant des "mécanismes" de "hubs" en dehors de l'Europe.


En 2023, 484 160 ressortissants de pays tiers ont reçu l'ordre de quitter l'UE, dont 91 465, soit 18,9 %, ont effectivement été renvoyés, selon Eurostat.


En Allemagne, face aux préoccupations liées aux attaques islamistes et à la montée de l'AFD (extrême droite), le gouvernement d'Olaf Scholz a rétabli des contrôles aux frontières pour six mois.


Bien que cela soit conforme aux règles de Schengen, cette décision a suscité des critiques de la Commission européenne, qui rappelle que de telles mesures doivent demeurer "exceptionnelles" et "proportionnées".



Yacine M

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