Faute de pouvoir garantir leur sécurité, les autorités de l’Emirat auraient invité les dirigeants politiques du Hamas à évacuer vers l’Algérie. De son coté, Israël multiplie les menaces en direction du bureau politique du mouvement palestinien, hébergé à Doha.
Les services de renseignement israéliens récoltent des informations sur la localisation des chefs du Hamas en exil, en vue de leur élimination ciblée lorsque la guerre prendra fin. Une stratégie utilisée de longue date par l’État Hébreu, mais qui n’est pas sans risque.
Le Wall Street Journal relayait que les services de renseignement de l’État hébreu, le Mossad et le Shin Beth, préparaient des assassinats ciblés. « C’est notre Munich » , avait lancé Ronen Bar, patron du service de sécurité intérieur.
Selon la chaîne israélienne Kan, citant des sources à Doha, au moins trois des chefs du mouvement palestinien auraient quitté le Qatar, téléphone éteint. La Kan a également rapporté que « Saleh al-Arouri, -le numéro 2 de l’organisation Hamas-, avait délaissé Beyrouth pour la Turquie.» Ces départs seraient consécutifs à un avertissement du Qatar : l’émirat ne serait plus en mesure d’assurer leur protection. Israël a juré d'abattre tous les dirigeants du Hamas après l'attaque sanglante du 7 octobre qui a fait 1290 morts coté Israélien, selon un dernier bilan.
Selon le compte Gaza Report sur X , le Qatar aurait demandé aux dirigeants du Hamas d’évacuer vers trois destinations possibles : l’Iran, le Liban et l’Algérie.
« Les Israéliens ont dû faire comprendre aux Qataris qu’on ne pourrait pas les empêcher de commettre des assassinats ciblés tant que les chefs du Hamas n’auront pas été tués par les israéliens. Ils ont dû les prévenir car parfois, l’opération d’élimination sur un autre territoire, s’effectue en bonne intelligence avec les services de ce pays. Le Mossad va se charger d’éliminer Ismaël Haniyeh, membre du Hamas. Il menace de lui provoquer "des petits problèmes cardiaques". Le Qatar n’étant pas en mesure d’empêcher le Mossad de frapper des cibles chez eux, il a un prétexte pour dire à ses amis de quitter le territoire. » explique Alexandre del Valle, géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France Soir, Il Liberal).
« Des sources indiquent que la plupart de ces responsables se sont envolés pour l'Algérie », indique la chaine Israelienne I24.
« L’Algérie est un pays qui tolère les Frères musulmans dès lors qu’ils sont sous contrôle. Ce n’est qu’une tolérance qui est liée à la concorde civile. Donc, si le Hamas est accueilli en Algérie, il sera très surveillé et il n’est pas sûr qu’il puisse faire ses appels au crime comme il le faisait ailleurs. », affirme le géopolitologue, Alexandre Del Valle dans les colonnes de d'Atlantico.
Et de poursuivre, « Ce qui est aussi tentant pour l’Algérie, c’est de devenir le leader des non-alignés et être chef de file de la dénonciation de l’Occident. L’Algérie s’est beaucoup rapprochée de la Russie et un peu de l’Iran. L’Algérie est proche de tous les pays qui sont hostiles au monde occidental, de la Syrie jusqu’aux pays d’Amérique Latine. Ce serait un coup à jouer pour l’Algérie d’accueillir le Hamas, avec un risque de contamination de la société algérienne par des personnes que l’Algérie a combattues et qui ont comme point commun le djihadisme. Cela peut donner des idées à des djihadistes. Cet accueil va donc être délicat pour l’Algérie, mais elle peut le faire. »
« Je ne suis pas sûr que l’Algérie accepterait d’être une base arrière du Hamas, mais elle pourrait faire comme le Qatar : soutenir politiquement la branche idéologique et politique du Hamas et demander aux chefs opérationnels militaires d’être dans un autre pays, comme par exemple l’Iran. Ce ne serait pas impossible. Par contre, si l’Algérie accueille ouvertement le Hamas en acceptant sa branche politique et ses appels aux djihadistes, il y aura un prix à payer. Est-ce que l’Algérie peut se permettre ce genre de choses ? Tout dépend si les militaires en place veulent faire oublier leur corruption.» affirme le géopolitologue.
« Cependant, il y a moins de chances qu’Israël attaque l’Algérie. Alger n’a pas de contentieux nucléaire avec Israël, contrairement à l’Iran, qui brandit son droit au nucléaire militaire et qui est, en même temps, le pays qui menace tout le temps Israël. Les risques de guerre Israël-Algérie sont quasi nuls, même s’ils acceptent le Hamas sur leur sol. En revanche, si l’Iran accepte le Hamas sur son sol, pour gagner en leadership dans le monde musulman, il y aura un prix à payer.» conclut Alexandre Del Valle .
Fin novembre, Benjamin Netanyahou a indiqué lors d'une conférence de presse avoir donné pour instructions au Mossad de prendre pour cible les chefs du Hamas « partout où ils se trouvent ». « Nous irons les chercher partout : à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Turquie, au Qatar, partout. Cela prendra quelques années, mais nous le feront », assure de son coté, le chef du service de sécurité intérieur. « Leur vie est en sursis » avait-il souligné.
La redaction
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