Le tribunal criminel de deuxième instance près de la Cour d'Alger a rendu, le 22 mai 2024, un verdict très attendu dans l'affaire des détenus d'opinion de M'cheddallah. La cour d'appel a prononcé l'acquittement de Youcef Messaouef, Mohamed Saïd Attaf, Nabil Addad et Youva Bounadi, mettant fin à leur longue détention.
Seul Madjid Aggad a écopé d'une peine de 2 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 200 000 dinars. Un verdict nettement plus clément que les réquisitions initiales du parquet, qui avait réclamé 15 ans de prison ferme pour chacun des prévenus.
Les cinq hommes avaient été poursuivis en novembre 2023 pour “apologie du terrorisme”, “publications nuisibles à l'intérêt national” et “incitation à l'attroupement non armé”, des chefs d'inculpation controversés liés à leur appartenance présumée au MAK, un mouvement qualifié d'“organisation terroriste” par les autorités.
Leur procès en première instance avait suscité une vague d'indignation, le tribunal de Dar El Beida les condamnant à des peines allant de 4 à 7 ans de prison ferme. Un jugement dénoncé par les défenseurs des droits humains comme une atteinte grave à la liberté d'expression.
Si Mohand Saïd Attaf reste incarcéré en raison d'une autre condamnation, la libération des quatre autres détenus est accueillie avec soulagement par la communauté militante et les familles.
Cet acquittement partiel intervient dans un contexte de pressions accrues sur l'espace civique en Algérie. De nombreuses voix, notamment des chefs de partis politiques à l’instar du PT et du RCD, s'élèvent pour appeler à la libération des détenus d’opinion et à l'ouverture d'un véritable dialogue inclusif.
Sophie K.