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Projets Abandonnés : Mystères et Silence à Oran


Combien de projets ont été laissés à l'abandon depuis des décennies à Oran, sans qu'aucune clarté ne soit apportée sur les causes des retards, voire même sur leur complète cessation ! ?


Ce qui suscite le plus d'étonnement concernant ces projets abandonnés, c'est l'existence d’une certaine omerta, d'un silence pesant qui prévaut au sein des enceintes administratives. On pourrait le comparer à un voile de silence qui a enveloppé les informations et dissimulé les véritables raisons.


Le Palais des congrés de Hai Essabah

La situation la plus épineuse et mystérieuse réside assurément dans le sort du palais des congrès de Hai Essabah. Cet édifice a été visité, inspecté, inauguré et scruté par Bouteflika lui-même, par plusieurs ministres issus de divers gouvernements, ainsi que par l'ensemble des walis qui se sont succédé à la tête d'Oran. Pourtant, jusqu'à ce jour, aucune solution n'a émergé en vue de son ouverture officiel



Idéalement positionné à l'entrée Est de la ville, précisément au rond-point de Hai Essabah, les travaux de ce complexe ont été entamés dès les débuts du règne de Bouteflika. Ce site était destiné à servir de palais des congrès, d'espace pour des conférences et de lieu de rencontres pour des événements scientifiques et culturels. À cette époque, Oran éprouvait un besoin criant pour une telle infrastructure.


De plus, l'emplacement jouxte le quartier de Hai Essabah, qui dans les années 90 avait accueilli des logements sociaux habités par des résidents provenant des anciens quartiers chauds d'Oran. L'intention derrière cet édifice était de propager la culture et le savoir afin de tempérer les passions des jeunes.


Toutefois, avec le temps, ce quartier s'est métamorphosé en une zone presque huppée, alors que le palais en est venu à altérer le paysage de manière plutôt hideuse.


L’hôtel fantôme de Châteauneuf


Érigée en 1985 par l'ancienne DNC-ANP, cette édification devait assumer la fonction soit du nouveau siège de l'hôtel de ville d'Oran, soit celle de successeur à l'illustre hôtel Martinez, démoli à la fin des années 70.


Le plus saisissant de cette histoire réside dans le choix à l'époque des autorités, qui de manière déconcertante, ont sélectionné un terrain situé au cœur même du palais du Bey, un édifice pourtant classé depuis de nombreuses décennies en tant que monument historique. Et comme si cela ne suffisait pas, ce projet a été implanté sur les terres chargées d'histoire où se dressait jadis le tribunal Ottoman.


Cependant, pendant près de 48 ans, le silence a été la seule réponse obtenue. Aucune nouvelle n'a émergé, aucune avancée n'a été notée. L'établissement de Châteauneuf demeure un mystère insoluble dans les annales urbaines d'Oran.


La Métamorphose du siège de l’hôtel de ville d’Oran


En l'année 2012, l’administration communale de la cité oranaise entreprit un déplacement audacieux : le transfert du siège municipal depuis l'emblématique Place du 1er Novembre vers l'ancien immeuble ex PRISUNIC (Galerie).


Niché à l'intersection entre le boulevard Emir Abdelkader et l'avenue de la Soummam, ce déplacement avait pour dessein d'amorcer des opérations de rajeunissement et de renaissance pour l'édifice historique érigé en l'an 1886.

Une décennie défilant dans le sillage des aiguilles, seule la façade s'est vue redonner vie, fidèle à sa structure originelle. Toutefois, le voile qui couvre les rénovations intérieures reste impénétrable ; le ballet des ouvriers martelant ou se retirant dans le silence de l'inactivité demeure un secret irrésolu.

Telle une énigme emplie de suspens, la situation persiste, laissant place à une atmosphère de mystère. Pendant l'heure actuelle, les élus, quelle que soit leur affiliation politique, semblent trouver une certaine quiétude au sein des murs du PRISUNIC rénové.


L’ancienne Préfecture d’Oran, Place Kleber Sidi Houari



La majestueuse préfecture d'Oran, érigée en 1852 et gracieusement établie sur la Place Kléber à proximité de la célèbre Porte de Canastel, témoigne des temps anciens où la cité se nichait derrière des murailles et d'imposantes portes d'accès. Cet édifice prestigieux assumait un double rôle, abritant à la fois les fonctions de la préfecture d'Oran et du siège administratif du département de l'Oranie.


Toutefois, en 1958, les bureaux administratifs préfectoraux prirent leur envol vers les hauteurs de la ville, investissant la nouvelle préfecture arborant des lignes résolument modernes. Depuis lors, ce monument d'exception demeura silencieusement clos, dissimulant en son sein un passé riche et empreint de significations.


Durant les années 90, émergea la vision de transformer cet espace en un musée dédié à la mer, une entreprise qui suscita de grandes attentes mais qui, malheureusement, n'aboutit point, laissant en suspens un ensemble de promesses non concrétisées.


L’ex Hôpital Baudens Sidi Houari

À l'époque où Oran s'apprêtait à devenir le prestigieux siège méditerranéen de l'ONG R20, placée sous la présidence éminente de l'acteur Arnold Schwarzenegger, l'atmosphère était empreinte d'anticipation. À deux occasions distinctes, l'illustre acteur avait honoré Oran de sa présence, suscitant des célébrations grandioses, mêlant baroud, Gheita et danses folkloriques.

Dans le cadre de ces événements prometteurs, l'ancien hôpital Baudens, un charmant monument du XVIe siècle, avait été sélectionné pour abriter le siège du R20. Un concours d'architecture fut lancé en vue de la restauration et de la rénovation de ce lieu qui était destiné à rayonner sur l'ensemble de la Méditerranée.


Les étudiants ainsi que les enseignants de l'école d'architecture d'Oran se mirent au travail avec ardeur, consentant efforts considérables et veilles prolongées pour être à la hauteur de la mission qui leur avait été confiée. Hélas, leurs efforts se soldèrent par un échec cuisant.

Pendant ce temps, Arnold Schwarzenegger encaissa un chèque de plusieurs millions de dollars, puis se retira de la scène sans retour. Laissant ainsi Oran plongée dans une sidération complète depuis lors, un silence qui semble n'avoir d'égal que les promesses avortées d'autrefois.


La rédaction

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