996 000 demandes d’asile ont été enregistrées en 2022 dans les pays européens, selon le rapport annuel de l’Agence de l’Union européenne pour l’asile (AUEA) publié, mardi 4 juillet.
Il s’agit d’un record depuis 2016. A l’époque, 1,2 million de demandes d’asile avaient été déposées.
A ces 996 000 demandes s’ajoutent les 4 millions d’Ukrainiens ayant fui l'invasion russe, et bénéficiant d’un statut particulier au sein de l’Union européenne, précise l’AUEA, qui a souligné la "pression" exercée sur les systèmes d’accueil nationaux.
Les nationalités les plus représentées sont à peu près les mêmes qu’en 2021.
Les demandeurs d’asile, à 71 % des hommes, sont majoritairement originaires de Syrie (138 000 demandes), d’Afghanistan (132 000 demandes), de Turquie (58 000), du Venezuela (51 000) ou de Colombie (43 000).
Quelque 39 % d’entre eux ont reçu une réponse positive, ce qui correspond au "taux de reconnaissance" le plus élevé depuis 2017.
Les nationalités bénéficiant du taux de reconnaissance le plus élevé sont les Syriens (93 %), les Ukrainiens (86 %) et les Erythréens (84 %).
A noter que 42 000 demandes ont été présentées par des mineurs non accompagnés, dont les deux tiers sont originaires de Syrie et d’Afghanistan.
Cinq pays concentrent 70 % des demandes:
Au niveau des pays d’accueil, les données concernent les 27 pays de l’Union européenne, ainsi que la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein.
Mais seuls cinq Etats concentrent 70 % des demandes d’asile. Il s’agit de l’Allemagne (244 000 demandes), la France (156 000 demandes), l’Espagne (118 000), l’Autriche (109 000) et l'Italie 84 000).
Viennent ensuite, loin derrière, la Grèce et les Pays-Bas, qui ont enregistré chacun 37 000 demandes en 2022.
Ces résultats interviennent alors que l’Union européenne négocie une réforme de sa politique migratoire.
Celle-ci prévoit notamment un système de solidarité entre Etats membres dans l’accueil des demandeurs d’asile.
Si elle est adoptée, les pays seront tenus d’accueillir un certain nombre de demandeurs arrivés dans l’Union européenne, ou à défaut, d’apporter une contribution financière équivalente à 20 000 euros pour chaque réfugié non relocalisé.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, dont le pays occupe la présidence tournante de l’Union européenne, a dit lundi dernier vouloir boucler la réforme d’ici la fin de l’année, malgré l’opposition farouche de la Hongrie et de la Pologne.
L’accord - approuvé à majorité qualifiée par les ministres européens de l’Intérieur début juin - doit maintenant être négocié avec le Parlement européen.
La rédaction
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