Reda Kouninef : un nouveau procès, une vieille impunité
- cfda47
- 26 oct.
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Le nom de Reda Kouninef ressurgit dans l’actualité judiciaire algérienne, comme un spectre du régime Bouteflika. Déjà condamné en 2020 pour trafic d’influence et favoritisme, l’homme d’affaires est désormais rattrapé par un nouveau dossier : blanchiment d’argent et dissimulation de revenus criminels. Le pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed s’apprête à juger une affaire qui dépasse les chiffres et les montages financiers. Elle touche à la mémoire d’un système, à la douleur d’un peuple, et à la dignité d’une justice trop souvent instrumentalisée.
Reda Kouninef est de nouveau rattrapé par la justice algérienne dans une affaire de corruption impliquant blanchiment d’argent et dissimulation de revenus criminels.
L’homme d’affaires, déjà incarcéré depuis 2019 à la suite de la chute du régime Bouteflika, fait face à un nouveau dossier judiciaire lourd. Il comparaîtra prochainement devant le pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed pour des faits de blanchiment d’argent et de dissimulation de biens issus d’activités criminelles.
Une justice qui tâtonne entre réparation et spectacle
Depuis 2019, les procès des oligarques liés au clan présidentiel se succèdent. Ali Haddad, Mahieddine Tahkout, Mourad Oulmi… Tous ont été jugés, condamnés, parfois rejugés. Mais la répétition des affaires, leur opacité, et l’absence de restitution publique des biens volés nourrissent une impression d’impunité recyclée. Le cas Kouninef, avec ses ramifications économiques et politiques, illustre cette tension : juger, oui. Réparer, non. Reconnaître, jamais.
Mémoire collective et responsabilité éditoriale
La corruption ne disparaît pas par décret ni par procès isolé. Elle est un système, une culture, un réseau d’intérêts qui dépasse les individus. Le procès de Reda Kouninef, comme ceux de Haddad ou Tahkout, peut sembler être une avancée. Mais sans transparence, sans restitution, sans reconnaissance publique des torts causés, ces procès risquent de n’être que des gestes spectaculaires.
Pour nous, journalistes et communicants engagés, ce nouveau procès est une opportunité. Non pas de commenter les chiffres, mais de rappeler les visages oubliés : ceux des travailleurs spoliés, des médias muselés, des citoyens humiliés. Chaque article, chaque signature, chaque visuel peut devenir un geste de reconnaissance. Une manière de dire : nous n’oublions pas. Nous ne célébrons pas la chute des puissants, nous exigeons la réparation des injustices.
“Pas de justice sans mémoire. Pas de mémoire sans presse libre.”
Nadia B



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