Retour volontaire des migrants : une liberté sous condition ?
- cfda47
- 29 juin
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Fouad Hassam, défenseur des droits de l’homme spécialisé dans les questions de migration et de réfugiés, commente les opérations de retour volontaire organisées par le bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Alger. Des initiatives qui, selon lui, nécessitent une plus grande transparence et un regard critique sur les motivations profondes des migrants à y prendre part.
Dans un contexte où les retours dits « volontaires » se déroulent le plus souvent loin des caméras, sans la présence de journalistes ou d’organisations de défense des droits humains, de nombreuses questions demeurent en suspens. La première d’entre elles : pourquoi ces hommes et femmes, souvent après un parcours migratoire éprouvant, choisissent-ils de renoncer à leur rêve de rejoindre l’Europe pour revenir dans leur pays d’origine ? Pour appréhender pleinement les enjeux de ces retours, il est essentiel d’en explorer les ressorts profonds et les dynamiques sous-jacentes.
Pour Fouad Hassam, il est essentiel de distinguer ce que le mot « volontaire » recouvre réellement dans ces opérations. « Peut-on parler de retour volontaire quand les personnes n’ont plus accès à un emploi, à des soins, ou vivent sous la menace constante d’expulsion ? », interroge-t-il. Il évoque un phénomène où la contrainte économique, les violences vécues en transit ou encore la pression sociale poussent de nombreux migrants à accepter des retours qui relèvent davantage de la résignation que du véritable choix.
Ces retours sont souvent facilités par l’OIM, qui met en place un accompagnement logistique et parfois une aide à la réintégration. Mais selon Hassam, cela ne doit pas masquer les causes profondes du retour : des politiques migratoires de plus en plus restrictives, un climat d’hostilité envers les migrants subsahariens en Algérie, et une absence de perspectives à long terme.
Il plaide pour une observation indépendante de ces programmes et un suivi post-retour afin de garantir que les droits fondamentaux des migrants soient respectés à toutes les étapes du processus. « Le retour ne devrait jamais être l’ultime issue faute d’alternative. Il doit être une option parmi d’autres, prise dans des conditions réellement libres et éclairées », conclut-il.
Yacine M
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