Sommet arabe de Baghdad: L’Algérie tourne le dos à la Ligue Arabe
- cfda47
- 13 mai
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Pour la première fois depuis son indépendance, l’Algérie a décidé de boycotter la Ligue des Etats arabes. Lors du sommet de cette organisation qui se tiendra à Baghdad l’Algérie sera représentée par l’ambassadeur d’Algérie au Caire, donc auprès de cette organisation, indiquent des sources concordantes. C’est le plus bas niveau de représentativité de l’Algérie dans les sommets de l’organisation panarabe depuis une soixantaine d’années.
Si les responsables algériens n’ont pas encore donné de précisions sur le sujet, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune avait déjà donné le ton lors du dernier sommet du Caire.
A l’époque, l’agence officielle APS avait diffusé une dépêche pour expliquer la colère du chef de l’Etat. Cette décision ne pas aller au sommet du Caire, en mars dernier, était intervenue dans le « contexte des déséquilibres et des lacunes qui ont entaché le processus de préparation de ce sommet, dans la mesure où ce processus a été monopolisé par un groupe limité et étroit de pays arabes qui ont accaparé la préparation du (…) sommet du Caire sans aucune coordination avec le reste des pays arabes, qui sont tous concernés par la question palestinienne ».
En effet, une semaine avant le rendez-vous, quatre dirigeants, à savoir Mohamed Ben-Salmane d’Arabie-Saoudite, Mohamed Benzaïd des Emirats-arabes Unis, Abdelfattah Al-Sissi d’Egypte et Tamim Ben-Hamad du Qatar s’étaient retrouvés à Riyad pour « un mini-sommet » où les vraies décisions avaient été prises. Aux autres donc d’entériner lors du sommet du Caire. C’est ce que les dirigeants algériens ont refusé de faire.
Dès lors, Abdelmadjid Tebboune a décidé d’envoyer le ministre des Affaires Etrangères, Ahmed Attaf.
Si les autorités officielles n’ont pas encore franchi le cap de sortir de la Ligue arabe, des personnalités nationales appellent clairement le gouvernement algérien à adopter cette option. C’est le cas de Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs.
Au-delà de ce jeu malsain de ces dirigeants qui décident à la place de tous les autres, l’ingérence de moins en moins dissimulée des Emirats-Arabes Unis dans des conflits de la région agace beaucoup de pays. L’Algérie l’a d’ailleurs exprimé à plusieurs occasions, notamment par la voix de Abdelmadjid Tebboune qui a accusé ouvertement Abou-Dhabi d’avoir déstabilisé des pays comme la Libye, le Mali et surtout le Soudan qui a décidé de rompre ses relations avec l’Emirat du Golfe.
Comment s’asseoir, dès lors, à la même table avec un pays qui joue sur les mouvements séparatistes pour porter atteinte à la stabilité des Etats comme le révèle une récente enquête du journal le Monde.
En plus de ces jeux en solo que se permettent certains Etats de la Ligue arabe, souvent au détriment d’autres pays qui partagent avec eux le même espace, cette organisation panarabe, créé au lendemain de la seconde guerre mondiale, est devenue un corps sans âme, une entité qui se contente de slogans sans jamais peser dans quoique ce soit !
E. Wakli
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