Des boulangers-pâtissiers ont manifesté devant le siège du ministère du Commerce à Tunis le 7 août 2023, avec un slogan « La baguette, la liberté et la dignité », après que le président Saïed a déclaré vouloir un seul pain à prix unique pour tous les Tunisiens, sur fond de pénurie de farine subventionnée.
La crise du pain continue en Tunisie avec le sit-in devant le ministère du Commerce, lundi 7 août, de près de 200 propriétaires de boulangeries modernes, à l’appel du syndicat Conect.
Ils sont en grève depuis le 1er août, en réponse au souhait de Kaïs Saïed qu'ils produisent uniquement la baguette subventionnée, s'ils souhaitent recevoir des quotas de farine subventionnée. Pendant le week-end, le ministère du Commerce a suspendu l’approvisionnement en farine et en semoule de ces boulangeries.
Les 200 boulangers-pâtissiers tunisiens qui ont organisé ce sit-in ont été clairs : ceci est le premier acte d'une série de mobilisations.
Six jours plus tôt, le ministère du Commerce avait annoncé interdire à 1500 boulangeries du pays, dites « modernes », d'acheter la farine subventionnée.
L’exécutif accuse les boulangers d’être responsables de la crise du pain, en augmentant leurs prix au détriment des consommateurs. Une accusation que ces derniers estiment injuste.
Le Groupement des boulangeries modernes a d’ores et déjà annoncé d'autres sit-in dans les semaines à venir. L'existence même de 1500 commerces, avec 18.000 salariés, est en jeu, estiment-ils. Pendant ce temps, les vitrines sont vides et les files d’attente s’allongent.
Dans le pays, la farine subventionnée, qui sert à produire ce pain, est partagée entre les boulangeries classées, qui ne produisent que ce pain, et les boulangeries dites « non classées », qui font aussi des pâtisseries et d’autres variétés de pain.
C’est là où le bât blesse : ces dernières sont accusées par la clientèle pour certaines, de mélanger la farine subventionnée à leurs pâtes pour ensuite produire des pains et les vendre plus cher sous prétexte que leur production coûte plus cher.
Un conflit sur lequel s'est penché le nouveau gouvernement tunisien, alors que les files d'attente s'allongent devant les boulangeries du pays.
Si le gouvernement a mis les bouchées doubles pour contrôler les pénuries et les risques d’arnaque, la crise risque de se prolonger avec le retrait de certaines boulangeries de la production.
La rédaction
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