Dans une mise en scène prévisible, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a finalement officialisé sa candidature pour l'élection présidentielle du 7 septembre 2024. L'annonce, faite ce jeudi 11 juillet lors d'une entrevue médiatique soigneusement orchestrée, n'a surpris personne dans les cercles politiques algériens.
À 78 ans, Tebboune s'accroche au pouvoir, briguant un second mandat dans un paysage politique verrouillé. Sa déclaration, survenant à peine une semaine avant la clôture des candidatures, semble avoir été calculée pour maximiser son impact médiatique tout en laissant peu de temps à d'éventuels challengers pour s'organiser.
Le président sortant a tenté de justifier sa candidature en invoquant le soutien de divers partis et de la jeunesse, une rhétorique classique qui peine à masquer la réalité d'un système politique figé. Sa fausse modestie - « Si le peuple vote pour moi, c'est tant mieux » - sonne creux dans un pays où les élections sont régulièrement contestées pour leur manque de transparence.
Tebboune, arrivé au pouvoir en 2019 dans un contexte de forte contestation populaire et d'abstention massive, semble ignorer les appels au changement. Son premier mandat, marqué par des promesses de réformes largement non tenues, laisse peu d'espoir quant à une évolution significative du système en place.
Cette candidature, bien que présentée comme une réponse aux aspirations du peuple, apparaît davantage comme une manœuvre pour maintenir le statu quo. Alors que l'Algérie fait face à des défis économiques et sociaux majeurs, la perspective d'un second mandat de Tebboune soulève des questions sur la capacité du régime à apporter des réponses nouvelles aux problèmes persistants du pays.
En fin de compte, cette annonce met fin à un suspense artificiel, révélant une fois de plus les limites du jeu démocratique en Algérie.
Sophie K.
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