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Tebboune appelle au renforcement du front intérieur, sans trop y croire !

  • cfda47
  • 5 juil.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

Dans son message aux Algériens à l’occasion de la fête de l’Indépendance, le président Abdelmadjid Tebboune a bien sûr évoqué le passé, convié les jeunes à s’inspirer de leurs ancêtres et à renforcer le front intérieur face aux menaces extérieures. Mais dans les faits, tout reste théorique.


Au lendemain de ce message, Abdelmadjid Tebboune a donné lui-même un signal contraire à ses recommandations de la veille : il a signé un décret présidentiel de grâce au profit de plus de 6500 détenus. Mais contrairement aux espoirs de milliers de militants et d’activistes, aucun détenu d’opinion ni politique n’a été élargi. Tous ceux qui sont en prison pour avoir exprimé une opinion, critiqué des responsables ou ont affiché leurs désaccords avec l’actuelle équipe au pouvoir, doivent encore attendre soit de purger leurs peines ou d’attendre une nouvelle mesure de grâce présidentielle.


Visiblement, le pouvoir algérien ne se sent pas concerné par le renforcement du « front intérieur ». Il attend des autres, de la classe politique, de se mettre au garde à vous devant les représentants de l’autorités. Il cherche la soumission de tout le monde au nom de la défense de la stabilité du pays. Il a pour seul but : que tout le monde abandonne son combat, ses idées pour se mettre au service des gouvernants.


Or, « partis politiques, société civile ou l’impossible exercice de la libre action politique : Les partis politiques, acteurs légaux et institutionnels, indispensables pour équilibrer les pouvoirs et mobiliser la société sont marginalisés et réduits au silence », constate avec amertume Abdelaziz Rahabi, l’ancien ministre de la Communication dans une contribution publiée sur les réseaux sociaux à l’occasion de la commémoration de la fête de l’Indépendance. Ce constat a une conséquence : « Les autorités responsables du gel de l’activité des partis et du mouvement associatif ont favorisé de ce fait, volontairement ou involontairement, la migration de la vie politique de la Nation vers les réseaux sociaux », constate l’ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid.


Face à cette fermeture, la classe politique tente d’exercer une pression. Des politiques, réunis jeudi par le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) pour commémoré la mort de son leader historique, Mahfoud Nahnah, ont adopté « la proposition de créer un organe national de dialogue et de partenariat, comprenant des représentants de l’État et des forces politiques et sociales, pour être un cadre complet pour discuter des défis nationaux et coordonner les efforts pour y faire face », ainsi que « l’appel à la construction d’un véritable partenariat national entre l’État et la société, ses forces ». Pour le vice-président du parti islamiste Ahmed Sadouk, «l’idée de créer un organe national de dialogue et de partenariat, qui comprend des représentants de l’autorité, des institutions de l’État et des forces politiques, est une idée qui, selon nous, représente un saut qualitatif au pays, en l’absence d’initiative de l’autorité en faveur du dialogue en raison de ses contraintes et de ses circonstances ».


Pour l’heure, le pouvoir se sent tellement fort qu’il ne répond à aucune proposition. Seule sa logique fonctionne. Comme toujours.



E. Wakli

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