Les démarches judiciaires engagées à l'encontre du général Khaled NEZZAR émanent de l'ONG TRIAL INTERNATIONAL, dont le siège est au cœur de Genève. Cette institution, qui a vu le jour en l'an 2002 sous l'égide de l'avocat suisse Philip Grant, a pour noble dessein la lutte implacable contre les "crimes internationaux".
Il s'agit là des transgressions les plus odieuses que l'humanité puisse perpétrer : le génocide, les forfaits de guerre, les exactions contre l'humanité et l'infraction d'agression.
Dans ce combat acharné, TRIAL International s'évertue à démanteler le bouclier d'impunité qui protège les auteurs de ces méfaits et se tient aux côtés des victimes, guidant leurs pas dans la quête inlassable de justice.
TRIAL, en tant qu'organisation engagée dans la protection des droits de l'Homme, se trouve investie d'une mission ardue.
Son action dépasse largement la simple dénonciation, car elle s'engage résolument dans des enquêtes complexes sur le terrain.
Cette tâche exige la compilation de témoignages poignants, de récits déchirants, et la collecte de preuves judiciaires solides. Elle implique également la méticuleuse élaboration de dossiers pénaux, ainsi que la conduite des présumés auteurs de crimes devant la justice internationale ou nationale.
Il va sans dire que cette mission est tout sauf aisée, exigeant une persévérance inébranlable.
TRIAL ne peut être accusée d’ingérence étrangère occidentale car son domaine d’intervention concerne tous les pays du Monde y compris les soldats américains en Irak.
Cependant, Le principal défi entravant la mission de TRIAL International est la lenteur inhérente des procédures liées aux crimes internationaux, ce qui entraîne des retards pour les victimes et complique la disponibilité des prévenus et des témoins.
Le cas du général algérien, Khaled Nezzar, est marqué par les crimes allégués qui se sont produits dans la période de 1992 à 1994.
Il a nécessité sept longues années pour compiler le dossier de la plainte et le soumettre en 2011, et ce n'est qu'en août 2023 que l'affaire a été renvoyée devant le tribunal criminel de Genève.
Dans l'ensemble, près de trois décennies de démarches juridiques internationales ont été requises pour parvenir à cette étape.
Khaled NEZZAR serait mourant, le temps presse pour les victimes
Le général à la retraite Khaled Nezzar a récemment pris ses quartiers dans sa ville natale, Seriana, située dans la wilaya de Batna. Sa santé s'étant considérablement détériorée ces derniers jours, il a été sollicité par un émissaire de Saïd Chengriha pour quitter Alger.
D'après des informations récemment dévoilées, l'ancien ministre algérien de la Défense, Khaled Nezzar, serait actuellement en phase terminale de sa vie.
Malgré une procédure pénale pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité ouverte par les autorités suisses il y a près de 12 ans, la fixation de son procès se fait toujours attendre.
En cas de décès du prévenu, les requêtes des victimes demeureraient à jamais sans réponse, laissant ainsi les cicatrices de la "décennie noire" béantes. Une telle issue mettrait en lumière les graves défaillances des autorités suisses en charge de cette affaire.
Tensions diplomatiques entre Alger et Genève
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed ATTAF, a reçu jeudi un appel téléphonique de son homologue suisse, M. Ignazio Cassis, dans lequel il a déploré la lecture "révisionniste ».
Par, ailleurs, notre ministre des MAE menace clairement la Suisse de rupture diplomatique par ses propos : "Tout soit entrepris pour éviter que cette affaire n’entraine les relations entre l’Algérie et la Suisse sur la voie de l’indésirable et de l’irréparable".
Dans le communiqué émis par le Ministère des Affaires Étrangères, l'expression du mécontentement est palpable, soulignant de manière indiscutable que la notion de la séparation des pouvoirs en Suisse demeure largement incomprise en Algérie, où l'on assiste à une violation flagrante de cette séparation ainsi que des principes fondamentaux de la justice.
Cependant, il est pertinent de se demander jusqu'à quand les autorités algériennes persisteront dans leur politique de rupture des relations diplomatiques avec d'autres États pour des désaccords aussi mineurs, comme cela a été le cas récemment avec l'Espagne.
En somme, l'affaire du général Khaled Nezzar met en lumière les défis et les lenteurs inhérents à la quête de justice pour les crimes internationaux, tout en soulignant l'importance cruciale du travail acharné de TRIAL International dans la protection des droits de l'homme à l'échelle mondiale.
La rédaction
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