
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) s'inquiète vivement après avoir révélé que les téléphones des journalistes togolais Loïc Lawson et Anani Sossou ont été infectés en 2021 par le logiciel espion Pegasus. Le CPJ appelle à un moratoire immédiat sur l'utilisation de ces technologies de surveillance et à l'abandon des poursuites judiciaires contre les journalistes.
Lawson dirige le journal Flambeau des Démocrates et Sossou est pigiste pour divers médias. Tous deux font l'objet de poursuites judiciaires pour diffusion de fausses nouvelles et atteinte à l’honneur suite à des messages publiés sur les réseaux sociaux. Ils ont déclaré leur surprise d'apprendre qu'ils avaient été ciblés par Pegasus. Ce logiciel espion extrêmement intrusif, produit par la société israélienne NSO Group, permet de prendre le contrôle d'un smartphone à l'insu de son utilisateur.
Cette affaire confirme la crainte de surveillance ressentie par de nombreux journalistes togolais et la menace que représentent les logiciels espions pour la liberté de la presse, selon le CPJ. L'ONG appelle à un moratoire immédiat sur ces technologies, et à l'abandon des poursuites visant les deux reporters.
Au moins trois autres journalistes togolais auraient été ciblés par Pegasus en 2021 d'après une liste révélée à l'époque. D'autres membres de la société civile togolaise avaient également été visés en 2019 selon des recherches. Le Togo semble donc bel et bien utiliser ce logiciel pour surveiller journalistes et militants, malgré les dénégations des autorités.
La Rédaction
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