Nouvel épisode inquiétant pour la liberté de la presse en Tunisie. Le journaliste Samir Sassi, qui travaille pour la chaîne Al Jazeera, a été arrêté de manière musclée mercredi à son domicile par des agents de la Garde nationale.
C'est le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) qui a révélé les conditions rocambolesques de cette arrestation. Une descente a ainsi été effectuée au domicile de M. Sassi sur ordre du procureur d'Ariana. Son matériel informatique ainsi que les téléphones de sa famille ont été saisis avant que le reporter ne soit emmené vers une « destination inconnue ».
Pire, lorsque l'avocat du journaliste a enfin réussi à le localiser jeudi après-midi, l'unité antiterroriste ayant procédé à l'arrestation a refusé sa présence auprès de Samir Sassi pendant 48h. Une disposition réservée aux suspects de terrorisme, ce qui a poussé M. Sassi à garder le silence jusqu'à ce qu'il puisse être assisté juridiquement.
Le SNJT dénonce fermement cette « détention arbitraire » qui viole le droit à la défense selon lui et s'apparente à un « enlèvement » pur et simple. Une escalade inquiétante dans la répression contre les journalistes tunisiens qui s'étaient battus pour leur indépendance et leur liberté d'informer lors de la révolution de 2011.
Dans un tweet, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) de son côté a réagi et s'est dite « préoccupée par la répression de la liberté d'expression » dans le pays. Elle n'est pas la seule à tirer la sonnette d'alarme. Car cette arrestation s'inscrit dans une escalade récente contre les médias tunisiens indépendants.
La Rédaction
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