C'est la stupéfaction en Tunisie après l'arrestation violente samedi soir de Sonia Dahmani, avocate et chroniqueuse connue pour ses critiques à l'encontre du régime du président Kais Saied. Les images choc, captées en direct par les caméras de France 24, ont suscité une vague d'indignation dans le pays.
Alors que la correspondante de France 24 intervenait en direct, des hommes cagoulés ont fait irruption à la Maison des avocats de Tunis où s'était réfugiée Sonia Dahmani. Malgré un mandat d'amener à son encontre pour avoir refusé de répondre à une convocation judiciaire, l'avocate s'y était retranchée depuis vendredi.
Sur les images relayées en direct, on voit les hommes encagoulés l'extraire de force des locaux pour l'emmener, bravant les protestations de ses confrères avocats. “C'est une violation flagrante des procédures légales et des droits de la défense”, a dénoncé Hayet Majoul, avocate.
L'indignation ne fait que grandir après les violences subies par le caméraman de France 24, Hamdi Tlili. Alors qu'il filmait la scène, il a été violemment pris à parti par les forces de l'ordre qui tentaient de saisir sa carte mémoire pour effacer les preuves vidéo.
“Hamdi Tlili a été frappé et embarqué de force au poste de police alors qu'il disposait de toutes les accréditations requises”, a condamné l'Association des correspondants étrangers, exigeant la restitution immédiate de son matériel.
Cet épisode illustre les tensions croissantes en Tunisie entre le pouvoir et les voix dissidentes, sur fond de crise socio-économique aiguë. Sonia Dahmani, critique acerbe du régime, avait récemment ironisé sur le sort réservé aux migrants, moquant l'attractivité du pays selon les autorités.
Sophie K.
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