top of page

Un an après les gigantesques incendies: L’angoisse d’une population traumatisée par la tragédie


L’Algérie a été confrontée durant l’été 2021 à des incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays, notamment la Kabylie:




En Août 2021, de gigantesques incendies avaient ravagé le nord de l’Algérie. En l’espace d’une dizaine de jours, entre le 9 et le 18 août, plus de 100 000 hectares de végétation avaient été réduits en cendres et 103 personnes avaient été tuées, parmi lesquelles vingt-quatre militaires dépêchés pour éteindre les feux, selon divers bilans des autorités locales et le ministère de la Défense.




Pour combattre les flammes, près de 7 500 agents de la protection civile ont été déployés, avec 490 fourgons anti-incendie, et l’armée a mobilisé cinq hélicoptères russes Mi-26 en plus de trois hélicoptères bombardiers d’eau de la protection civile algérienne. Les autorités algériennes ont aussi pu compter sur le renfort de deux bombardiers d’eau français, mis à disposition via l’Union européenne.


Le président Abdelmadjid Tebboune avait rendu visite aux blessés, civils et militaires, hospitalisés à Alger, leur promettant de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour leur prise en charge.


Le ministère de la défense avait, par ailleurs, organisé deux cérémonies pour honorer les 33 soldats qui ont péri, l’une à l’hôpital militaire d’Alger, en présence du chef d’état-major, Saïd Chenegriha, et l’autre à Constantine (nord-est).


Faut-il craindre une réédition du désastre ?


« Tous les habitants sont angoissés, pas seulement ceux qui ont vécu les incendies l’an passé », s’inquiète Zahir Benkhellat, enseignant et membre de l’association SOS Animaux et Environnement, à Akbou, dans la wilaya de Béjaïa, dans un entretien accordé au Monde Afrique.


« On a repris les fêtes de village et les mariages, mais le cœur n’y est pas. La tristesse et la peur que ça recommence sont encore là », souffle Khalifa Graichi, président du comité de village d’Aït Abdelmoumene, dans la région de Tizi Ouzou.


Les mesures préventives prises par les autorités ne permettent pas de dissiper l’angoisse d’une population traumatisée par la tragédie de l’été 2021, qui avait causé la mort de 103 personnes.


Des experts et des témoins pointent aussi du doigt le manque d’anticipation et de prévention des pouvoirs publics devant un phénomène récurrent chaque année en Algérie, encore accentué cette année par des températures particulièrement élevées.


Pays le plus étendu d’Afrique, l’Algérie ne compte que 4,1 millions d’hectares de forêts, avec un maigre taux de reboisement de 1,76 %. Chaque année, le nord du pays est touché par des feux de forêt. En 2020, près de 44 000 hectares de taillis sont partis en fumée.


Le réchauffement du climat augmente la probabilité des canicules et des sécheresses et par ricochet, des incendies.



Anais Thibault


78 vues0 commentaire
bottom of page