Un tournant stratégique : L’Algérie adopte la loi sur la mobilisation générale
- cfda47
- 18 juin
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Le 16 juin 2025, l’Assemblée populaire nationale (APN) a adopté à la majorité la loi sur la mobilisation générale, un texte législatif qui définit les règles et mécanismes de mise en œuvre de la mobilisation en cas de menace sérieuse contre la sécurité ou la souveraineté nationale.
L’adoption de la loi sur la mobilisation générale en Algérie a eu lieu le 16 juin 2025, lors d’une séance publique de l’Assemblée populaire nationale (APN), présidée par Ibrahim Boughali. Ce texte législatif, inscrit dans le prolongement de l’article 99 de la Constitution, définit les mécanismes de mise en œuvre de la mobilisation générale en cas de menace sérieuse contre la sécurité ou la souveraineté nationale.
Un cadre juridique renforcé
Cette loi s’inscrit dans le prolongement de l’article 99 de la Constitution et vise à anticiper et gérer les risques sécuritaires dans un contexte régional marqué par une instabilité croissante, notamment au Sahel. Elle prévoit la mobilisation de l’ensemble des secteurs de l’État ainsi que de la société civile, sous la coordination du ministère de la Défense nationale et de dix autres départements ministériels.
Les principales dispositions de la loi
Le texte adopté comprend 69 articles répartis sur sept chapitres, détaillant les procédures et conditions de la mobilisation. Parmi les mesures clés :
Définition des niveaux de mobilisation : passage de l’état de paix à celui de guerre en fonction des menaces identifiées.
Mobilisation des ressources humaines et matérielles : mise en place d’un dispositif coordonné pour soutenir l’effort national.
Rôle du Parlement : suivi et contrôle des décisions prises dans le cadre de la mobilisation.
Réactions et enjeux
Depuis l’annonce du projet en avril 2025, la loi a suscité des réactions contrastées. Certains y voient un outil stratégique pour renforcer la résilience nationale, tandis que d’autres craignent une escalade militaire. Le ministre de la Justice, Lotfi Boujemaa, a tenu à rassurer l’opinion publique en affirmant que cette loi n’est pas un instrument de répression, mais un levier de préparation stratégique.
Un impact sur la politique de défense
Cette loi vient compléter l’arsenal juridique algérien en matière de défense, notamment après la promulgation de la loi sur la réserve militaire en 2022. Elle affirme la position de l’Algérie en tant qu’acteur régional souverain, capable de défendre ses intérêts et sa stabilité dans un environnement en constante mutation.
Implications de la loi sur la mobilisation générale en Algérie
L’adoption de la loi sur la mobilisation générale en Algérie le 16 juin 2025 représente un tournant stratégique dans la politique de défense du pays. Ce texte législatif a pour objectif de renforcer la résilience nationale face aux menaces sécuritaires, dans un contexte marqué par des tensions régionales au Sahel et des incidents frontaliers.
En interne, cette loi vise à consolider le lien entre l’armée nationale populaire (ANP) et la société civile, en impliquant plusieurs ministères dans la gestion de la mobilisation. Elle établit une coordination intersectorielle entre le ministère de la Défense nationale et dix autres départements ministériels, dont ceux des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de l’Industrie et de la Santé. De plus, elle définit les modalités de passage de l’état de paix à celui de guerre, en mobilisant les ressources humaines et matérielles nécessaires au soutien de l’effort national.
Réactions internationales
L’adoption de cette loi a suscité des réactions variées à l’échelle internationale :
Préoccupations diplomatiques : Certains observateurs estiment que cette loi pourrait accentuer les tensions régionales, notamment avec le Mali, où un drone malien a été abattu près de la frontière algérienne en avril 2025.
Positionnement stratégique : L’Algérie affirme sa souveraineté et sa capacité à anticiper les menaces, ce qui renforce son rôle d’acteur régional clé.
Réactions mitigées en Europe : Certains pays européens suivent de près cette évolution, notamment en raison des implications sécuritaires sur la région méditerranéenne.
Avec cette loi, l’Algérie cherche à moderniser son arsenal juridique en matière de défense et à préserver sa stabilité dans un environnement en mutation.
La rédaction
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