
Ce dimanche, Me Maryam Meylan, avocate Iranienne de 36 ans, a remporté le concours de plaidoiries des droits humains du Mémorial de Caen, avec son texte « Femme, vie, assassinée ! », sur la cause des droits des femmes « gravement violés en Iran ».
Dans une très belle ambiance, la 34e édition du Concours de Plaidoiries a pris fin ce dimanche 12 mars. Cette année, le jury officiel était placé sous la présidence de Patrick Chauvel, grand reporter de guerre.
Inscrite au barreau de Genève, l'avocate Maryam Meylan, 36 ans, a donc choisi le cas emblématique de Masha Amini, morte le 16 septembre 2022. Cette dernière aurait eu 23 ans, le 21 septembre de la même année.
« Pour une mèche qui dépassait de son foulard », a rappelé sa compatriote, Maryam Meylan. L’avocate a redonné vie, le temps d'une plaidoirie, à la jeune fille dont la mort a provoqué un grand élan de protestation dans le pays du Moyen-Orient. Mais aussi à l'international, « Mahsa est devenue la figure de proue de la contestation. »
L’avocate , qui vit en Suisse, a attiré l’attention sur la situation de ses compatriotes, à partir du cas de Mahsa Amini, tuée pour avoir mal porté son foulard.
La mort de cette jeune Iranienne détenue par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile, a déclenché un important mouvement de contestation en Iran.
« Choisir le cas de Mahsa Amini était une évidence: pour moi, ce prix signifie que la voix du peuple iranien a été entendue », déclare l'avocate à l'AFP.
« Un collègue m'a parlé du concours à l'automne et j'avais très envie de plaider pour mon pays au grand public » a-t-elle expliqué.
« Ce qui est triste c'est l'impuissance des mécanismes juridiques internationaux à stopper cette violation grave des droits de l'Homme », a déploré cette juriste.
« Chaque jour qui passe, sortir du pays est un peu plus compliqué », a-t-elle précisé, indiquant que son rêve était « la paix mondiale ».
Détentrice d'un bachelor de littérature anglaise en Iran, Maryam Meylan quitte le pays en 2011, sans parler un mot en français, pour faire des études de droit en Suisse. Elle est aujourd’hui avocate stagiaire près de Genève.
Elle a remporté aujourd'hui, le premier prix, celui du Mémorial et de la ville de Caen. Le Mémorial lui a permis de donner encore plus d’écho à ses paroles. À 36 ans, elle remporte aussi le prix du public.
Initié en mars 1989, le concours de plaidoiries du Mémorial de Caen a depuis accueilli 340 avocats du monde entier venus plaider la cause d'une victime dont les droits fondamentaux sont bafoués.
La rédaction
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