Le récent accostage du navire de guerre israélien INS Komemiyut au port de Tanger Med a suscité une vive polémique au Maroc. Ce bâtiment, en route vers Israël après sa construction aux États-Unis, s'est arrêté pour se ravitailler en vivres, carburant et équipements divers.
Cette escale a provoqué l'indignation du Front Marocain de Soutien à la Palestine et contre la Normalisation, une organisation non gouvernementale qui a vivement fustigé la décision des autorités marocaines. Dans un communiqué acerbe, l'ONG a qualifié cet acte de « dangereux, honteux et lâche », allant jusqu'à le décrire comme « un abandon de la souveraineté nationale, une violation flagrante de la constitution, un mépris et une insulte aux sentiments des Marocains ».
Le Front a également souligné que cette action pourrait être perçue comme une complicité tacite avec Israël dans le conflit actuel à Gaza. L'organisation a exhorté à l'ouverture d'une enquête pour « déterminer les responsabilités et punir ceux qui sont jugés responsables de cette action ».
Il convient de noter que ce n'est pas la première fois qu'un navire militaire israélien fait escale au Maroc. L'INS Nahshon, un autre bâtiment de débarquement, avait également accosté dans un port marocain en septembre 2023 lors de son voyage inaugural vers Israël.
Cette controverse s'inscrit dans un contexte géopolitique tendu. Le conflit israélo-palestinien continue de faire rage, avec des chiffres alarmants rapportés par le ministère de la Santé de Gaza : au moins 37 431 morts et 85 653 blessés en 261 jours.
La situation au Maroc reflète une dichotomie entre les actions diplomatiques du gouvernement et le sentiment populaire. Récemment, 116 manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu dans 48 villes marocaines, orchestrées par l'Organisation marocaine de défense des enjeux de la nation. Ces démonstrations visaient à « exprimer la solidarité du peuple marocain avec le peuple palestinien et la question palestinienne ».
En contrepoint, il est intéressant de noter la position de l'Espagne voisine. Le mois dernier, Madrid a refusé l'accostage du cargo Marian Danica à Cartagena, celui-ci transportant 27 tonnes d'explosifs à destination d'Israël.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels sont confrontés les pays cherchant à naviguer entre leurs engagements diplomatiques et les sentiments de leur population, particulièrement dans le contexte volatile du conflit israélo-palestinien.
Sophie K.
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