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Urgence migratoire en Tunisie : Expulsions, tensions et appel à la protection des migrants

Depuis plusieurs jours, des centaines de migrants subsahariens se sont retrouvés dans une région désertique du sud tunisien près de la frontière libyenne, après avoir été expulsés de la ville de Sfax suite à des tensions avec la population locale qui demandait leur départ.

 

 

Vendredi, deux organisations non gouvernementales tunisiennes ont lancé un appel urgent en faveur de la protection des migrants en situation irrégulière originaires d'Afrique subsaharienne, qui se trouvent désormais abandonnés près des frontières libyenne à l'Est et algérienne à l'Ouest après avoir été expulsés de la ville de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie.

 

Lors d'une conférence de presse organisée par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG engagée dans les questions migratoires, le porte-parole Ramdane Ben Amor a affirmé que « des migrants en situation irrégulière originaires d'Afrique subsaharienne ont été chassés du gouvernorat de Sfax vers les frontières tuniso-algériennes à l'ouest et tuniso-libyennes à l'est, en raison de la couleur de leur peau.»

 

Selon les propos de Ben Amor, « environ 500 à 700 migrants en situation irrégulière ont été déplacés vers des centres d'accueil près des frontières tunisiennes avec la Libye et l'Algérie, suite aux pressions exercées par des organisations de défense des droits humains ».Cependant, « près de 150 autres migrants, comprenant des femmes et des enfants, demeurent dans des conditions précaires à la frontière libyenne. »

 

Le porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) a également dévoilé que le sort de 165 migrants subsahariens en situation irrégulière, emmenés vers des destinations inconnues, demeure « inquiétant ». Aussi, lance-t-il un appel pour obtenir des informations sur leur situation.

 

«L'État tunisien, dans sa gestion de la crise des migrants irréguliers, fait peu de cas des droits de l’homme. Les autorités traitent cette crise selon une approche sécuritaire », estime-t-il.

 

Au cours de cette même conférence de presse, Naila Zoghlami, présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), a fait part de ses « préoccupations » quant à l'aggravation de la crise des migrants en situation irrégulière en Tunisie, en mettant l'accent sur « les femmes et les enfants qui sont confrontés aux expulsions et aux violences. »

 

De son côté, Human Rights Watch (HRW), a exhorté, la semaine dernière, le gouvernement tunisien à mettre un terme aux « expulsions collectives » de migrants africains vers le désert, à la frontière entre la Tunisie et la Libye.

 

Depuis plusieurs jours, des centaines de migrants subsahariens se sont retrouvés dans une région désertique du sud tunisien près de la frontière libyenne, après avoir été expulsés de la ville de Sfax suite à des tensions avec la population locale qui demandait leur départ. Cette opération survient après plusieurs jours de tension et de violences consécutives à la mort de Nizar Amri, un jeune tunisien décédé le 3 juillet dernier, lors d'affrontements avec des migrants subsahariens.

 

Depuis le début de l’année 2023, la Tunisie est confrontée à une hausse notable des flux migratoires irréguliers à destination de l'Europe. Cette situation est principalement due aux conséquences des crises économiques et politiques dans le pays, ainsi qu'aux conflits armés qui sévissent dans plusieurs pays africains.




Sophie K.

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