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Violences et controverses après la mort de Naël : la France face à une situation explosive

La situation reste incandescente, mais après quatre nuits d'émeutes, la violence semble s'apaiser légèrement. 

 

Les actes de vandalisme, les incendies et les tirs de mortiers d'artifice, bien que de moindre intensité, ont encore secoué plusieurs villes d'Île-de-France, Lyon et Marseille durant la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet. 

 

A l’origine de l’embrasement, la mort tragique de Nael.M, un adolescent abattu à bout portant par un policier, dans des circonstances extrêmement controversées.

 

Le drame s’est passé mardi 27 juin 2023, à proximité de la station de RER Nanterre-Préfecture, lors d’un contrôle de police conduite par la victime, pour refus d’obtempérer. 

 

Selon le procureur de la République de Nanterre, « les conditions légales d'usage de l'arme par le policier auteur du tir ne sont pas réunies ». Ce dernier, agé de 38 ans, a été mis en examen pour « homicide volontaire » et placé en détention provisoire.

 

En effet, malgré les déclarations initiales des sources policières suggérant qu'un véhiculeavait délibérément percuté deux agents, une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux démontre que le véhicule conduit par l'adolescent ne représentait pas une menace directe pour les forces de l'ordre. 

 

Depuis lors, plusieurs villes de France ont été le théâtre de quatre nuits agitées, faisant écho aux émeutes qui avaient éclaté en 2005 à travers le pays suite à la mort de deux jeunes poursuivis par la police. 

 

La tragique affaire de Nael a également ravivéune nouvelle fois le débat sur l'intervention des forces de l'ordre en France, mettant en lumière un chiffre sans précédent de 13 décès survenus en 2022 à la suite de refus d'obtempérer lors de contrôles routiers. 

 

L’ampleur des chiffres soulève des préoccupations sérieuses quant à l'efficacité des protocoles en place et à la manière dont les forces de l'ordre gèrent les situations potentiellement dangereuses, suscitant dans le même temps, la réaction des instances internationales. 

 

L'ONU épingle la France pour ses« problèmes de racisme et de discrimination raciale » 

 

Après le décès tragique de Nael, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, a souligné la nécessité pour la France de « s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein des forces de l'ordre ».

 

Ces déclarations ont été faites vendredi 30 juin, lors d'un point de presse régulier de l'organisation onusienne à Genève, en Suisse. 

 

Paris qui n’a pas tardé à réagir a estimé queles accusations de l'ONU concernant le racisme au sein des forces de l'ordre sont «totalement infondées ».

 

Mme Shamdasani s’est, par ailleurs, dite préoccupée par les violences qui ont éclaté depuis un peu partout en France. 

 

« Nous comprenons qu’il y a eu beaucoup de pillages et de violences, par certains éléments qui utilisent les manifestations à ces fins, et qu’il y a eu un grand nombre de policiers qui ont également été blessés », a souligné la porte-parole. Mais « nous appelons les autorités à s’assurer que l’usage de la force par la police pour s’en prendre aux éléments violents lors des manifestations respecte les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité », ajoute-t-elle.

 

Il est important de souligner que la France a été l'objet de critiques répétées de la part de l'ONU concernant les violences policières. Le 27 avril dernier, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a clairement demandé à la France d'intensifier ses efforts pour lutter contre les violences et les discriminations raciales. Cette mise en garde démontre clairement la préoccupation soutenue de l'ONU à l'égard de la situation dans le pays. 

 

Débat sur les mesures de Macron : les enjeux de l’ordre et des droits en France

 

La diminution de la violence après quatre nuits d'émeutes ne suffit pas à contenir complètement les troubles, avec des incidents tels que des incendies et des tirs de mortiers d'artifice, bien que moins intenses, qui ont éclaté à nouveau dans plusieurs villes, dont Lyon, Marseille et l'Île-de-France.

 

Les mesures prises par Emmanuel Macron sont au cœur des débats, suscitant des interrogations quant à leur réelle efficacité. 

 

Malgré ses avertissements sans équivoque et le déploiement de ressources considérables, le président français peine à convaincre de sa capacité à mettre un terme à cette spirale de violence. 

 

La popularité en baisse du président ajoute une dimension supplémentaire à cette problématique, alors que les enjeux critiques pesant sur la stabilité du pays nécessitent des solutions concrètes pour rétablir l'ordre et assurer la sécurité des citoyens.

 

Dans le même temps, le président Macron se retrouve confronté à la pression exercée par des figures de la droite et de l'extrême droite, telles qu'Eric Ciotti et Eric Zemmour, connus pour leurs discours teintés de discrimination. Ces derniers ont, d’ailleurs, réclamé la déclaration de l'état d'urgence, invoquant la loi de 1955 adoptée durant la guerre d'Algérie. 

 

Cependant, face à cette pression, le président Macron fait preuve de résistance, pleinement conscient des conséquences qu'un régime d'exception pourrait entraîner. Cette position est également partagée par certains ministres qui expriment leurs réserves quant à l'efficacité d'une telle mesure, la considérant comme un possible « aveu d'échec ». Ils soulignent ainsi l'importance de trouver des solutions alternatives qui préservent à la fois l'ordre public et les droits fondamentaux, tout en évitant une escalade des tensions et des atteintes à la démocratie. 

 

 

Sophie K

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