Nouveau rebondissement sidérant dans le feuilleton de l'affaire dite « Rachad » : l'accusé Yahia Makhiouba vient d'être condamné dimanche à 20 ans de prison par le Tribunal criminel de Dar El Beida, qui a également maintenu le mandat d'arrêt international émis à son encontre.
Problème : ce même individu se trouvait en Algérie au début du mois de novembre, soit quelques jours seulement avant le procès, et circulait librement sans être inquiété par les autorités.
Difficile dans ces conditions de comprendre la logique du jugement par contumace prononcé à son égard. Comment accorder le moindre crédit à ce mandat d'arrêt international alors que M. Makhiouba est manifestement parvenu à entrer sur le territoire algérien et à s'y déplacer pendant plusieurs jours avant de repartir en France où il réside ?
Cette invraisemblable contradiction révèle les zones d'ombre entourant ce dossier. Elle a scandalisé les avocats des autres prévenus, détenus pour certains depuis 31 mois avant d’être tous acquittés lors du procès qui s’est déroulé dimanche.
« On marche sur la tête ! Condamner quelqu'un par contumace alors qu'il était sous le nez de la justice algérienne il y a quelques semaines à peine, c'est proprement surréaliste. Tout cela discrédite la parole de la justice dans ce dossier », s'insurge une source judiciaire qui a requis l’anonymat.
Alors que plusieurs dizaines de personnes étaient poursuivies dans le cadre de cette affaire tentaculaire sous des chefs aussi graves que « terrorisme » ou « complot contre l'État », l'incroyable imbroglio autour du cas Makhiouba vient une nouvelle fois jeter le doute sur l'ensemble de la procédure.
Sophie K.
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