Dans un développement judiciaire significatif, la Cour Suprême algérienne a accepté les pourvois en cassation des accusés dans l'affaire du lynchage de Djamel Bensmaïl. Cette décision permet la tenue d'un nouveau procès, offrant une opportunité de réexaminer les circonstances tragiques du meurtre qui a profondément choqué l'opinion publique en août 2021.
Le 11 août 2021 restera gravé dans les mémoires comme un jour de tragédie à Larba Nath Irathen. Djamel Bensmaïl, un artiste de 38 ans animé par les plus nobles intentions, était venu prêter main-forte aux habitants durant les incendies qui ravageaient la région. Son unique tort : être au mauvais endroit, au mauvais moment.
Victime d'une foule en colère, d'un emballement collectif aussi irrationnel que meurtrier, Bensmaïl a été lynché puis brûlé vif, sous les yeux de témoins impuissants. Un acte de barbarie qui a glacé le sang de tout un pays.
Depuis ce jour, la justice a tenté de faire la lumière sur ce crime. Le parcours judiciaire a été particulièrement complexe et mouvementé. En novembre 2022, le tribunal criminel de Dar El-Beïda a initialement condamné 49 personnes à la peine capitale.
Quelques mois plus tard, en octobre 2023, la Cour d'appel d'Alger a considérablement réduit ce nombre, ne maintenant que 38 condamnations à la peine capitale. Ces condamnations ont été automatiquement commuées en réclusion à perpétuité, conformément au moratoire sur la peine de mort en vigueur en Algérie depuis 1993. Aujourd'hui, l'acceptation des pourvois en cassation marque un nouveau tournant.
Sophie K.