Algérie: De la protection du journaliste
- cfda47
- 26 sept. 2023
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Lors de l’inauguration du “Camp des créateurs de contenu” au CIC “Abdelatif-Rahal” à Alger le 23 septembre, le ministre de la Communication et de la Culture, M. Laagab, a affirmé que la carte du journaliste professionnel devait être liée à un statut particulier et Il a rappelé que la loi organique sur l’information renforce le statut du journaliste.
Cette même loi organique stipule dans son article 25 : Le journaliste bénéficie de la protection juridique contre toutes formes de violence, d'injure, d'outrage et de menaces pendant ou à l'occasion de l'exercice de sa profession.
Certes cette loi est claire dans son affirmation que le journaliste est protégé mais elle ne dit pas de la part de qui ou contre qui ? Or, ces deux dernières années, les autorités algériennes ont poursuivi, arrêté et placé en détention au moins 12 journalistes et professionnel•le•s des médias.
Aussi, la réalité nous a montré que la seule menace exercée contre les journalistes est celle qui émane des autorités comme le signale le dernier rapport de AMNESTY INTERNATIONAL qui dénonce la répression des journalistes et des médias en Algérie, qui se traduit par des poursuites, des arrestations, des détentions, des fermetures et des suspensions.
Il cite notamment les cas de Mustapha Bendjama et Raouf Farrah, condamnés à deux ans de prison pour avoir publié des informations classées secrètes, et de Ihsane El Kadi, condamné à sept ans de prison pour son travail de journaliste.
Le texte appelle à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les journalistes et professionnel•le•s des médias détenus arbitrairement.
Par ailleurs, l’article 32 stipule : Le droit d'accès aux sources d'information est reconnu au journaliste excepté lorsque l'information porte atteinte :
-Au secret « défense nationale » telle que défini par la législation en vigueur ;
-A la sûreté de l'Etat et/ou à la souveraineté nationale
-Au secret de l'enquête préliminaire et de l'instruction judiciaire ;
-Aux intérêts légitimes des entreprises à la vie privée et aux droits d'autrui.
Cet article entrave la liberté du journaliste, qui ne peut plus informer et écrire librement sur les sujets importants. Il est réduit à couvrir les faits divers ou à écrire des articles complaisants qui flattent le gouvernement.
La loi ne suffit pas à garantir la protection du journaliste, qui reste exposé à d’autres articles du code pénal, comme le 87 bis, qui peuvent le conduire en prison pour plusieurs années.
En conclusion, le texte montre que la loi organique sur l’information, loin de protéger le journaliste, lui impose des restrictions et des risques qui entravent son travail et sa liberté d’expression.
Yacine M
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