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Double commémoration du Printemps berbère et noir en Algérie: la quête de justice se perpétue

Ce 20 avril revêt une signification particulière en Algérie, marquant un amalgame de commémoration et de revendication inassouvie. Un double anniversaire est célébré, imbriquant les échos du Printemps berbère de 1980 et la tragique effervescence du Printemps noir de 2001.


Le Printemps berbère, point de départ d'une reconnaissance identitaire, fut une manifestation estudiantine revendiquant la préservation de la culture amazighe et son intégration dans le paysage national. Bien que réprimée, cette mobilisation a ouvert la voie à une prise de conscience accrue des richesses linguistiques et culturelles berbères.


Deux décennie plus tard, le Printemps noir a secoué la Kabylie dans un tumulte sans précédent. Déclenché par l'homicide de Guermah Massinissa, un jeune lycéen aux mains des forces de l'ordre, cette violente révolte a cristallisé les frustrations d'une population confrontée à la marginalisation et aux abus. Des manifestations massives ont rapidement dégénéré en affrontements meurtriers avec les autorités, faisant des dizaines de victimes parmi les manifestants.

 

Alors que les cendres de cette tragédie se sont refroidies, les plaies restent à vif. Les familles endeuillées continuent d'exiger justice et réparation, une quête semée d'embûches face à l'inertie du système judiciaire. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme a recensé 126 morts et plus de 5 000 blessés, mais en 2011, dix ans après les événements, les proches des victimes réclamaient encore que les responsabilités soient établies et que les auteurs de ces actes répréhensibles soient traduits en justice.

 

Ce double anniversaire constitue ainsi un rappel poignant de l'aspiration de la Kabylie à la reconnaissance de son identité distincte et du prix sanglant payé pour cette quête légitime. Bien que certaines avancées notables aient été obtenues, comme l'officialisation de la langue tamazight en 2016, la demande de vérité et de justice demeure une plaie ouverte, illustrant les défis persistants sur la voie de la réconciliation et de l'unité nationale.


Sophie K.

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