L'agence APS Commémore la Journée internationale des victimes de disparition forcée...à sa façon !
- cfda47
- 30 août 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 oct. 2023

Le 30 août, le monde commémore la Journée internationale des victimes de disparition forcée, proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2010, un phénomène qui ne cesse de se multiplier à travers la planète et qui est juridiquement considéré comme "un crime contre l'humanité".
C'est ainsi que l'agence de presse très Étatique, a consacré deux articles pour évoquer le phénomène de la disparition forcée........au Maroc ! Rien que ça !
Algérie presse service, intitule son article: La disparition forcée, une pratique très répandue au Maroc.
"Le royaume du Maroc figure parmi les pays qui continuent de pratiquer, en toute impunité, cette forme de torture dans le cadre de la politique de répression du régime du Makhzen. Et ce sont les opposants politiques et activistes marocains qui sont souvent visés par la disparition forcée.
D'ailleurs, cette question a été récemment évoquée après la mort de l'un des plus hauts responsables des centres de rétention secrets destinés à la torture au Maroc, Kaddour Al-Youssoufi." détaille l'article.
Aucun mot sur le dossier des disparu(e)s en Algérie !
Et pourtant. Non loin de l'agence "Algérie presse service", les familles de disparu(e)s en Algérie ont tenu à manifester dés ce matin, devant le Conseil National Des Droits De L'Homme.
Les familles de disparu(e)s en Algérie ont exhorté les autorités du pays à faire toute la lumière sur les milliers de disparus des années 90. Lors du rassemblement tenu ce matin, les termes "Verité" et "Justice" étaient sur toutes les lèvres.
Préoccupée par la multiplication des disparitions forcées ou involontaires dans diverses régions du monde, l’Assemblée générale de l’ONU a fait du 30 août la journée internationale des victimes de disparitions forcées.
En Algérie, alors que des voix s’élèvent dans la société civile pour affirmer que la politique de réconciliation nationale n’a pas permis de régler les dossiers et d’établir la vérité, le CFDA et SOS Disparus se saisissent de cette journée pour se joindre à elles.
La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, signée par l’Algérie en 2007, consacre pourtant le droit des victimes et de leurs familles à la justice, à connaître la vérité et à une réparation juste et entière. Cette Convention établit par ailleurs que la pratique généralisée ou systématique des disparitions forcées constitue un crime contre l’humanité.
Excédée par les effets de la mise en œuvre de la politique dite de réconciliation nationale, la Coalition d’associations de victimes des années 1990 - rassemblant des associations de victimes des agents de l’état et des associations de victimes de terrorisme - a rédigé en 2010 la Charte alternative pour la Vérité, la Paix et la Justice. Cette Charte propose des mesures relatives au refus de l’impunité, au droit à la vérité, à la réparation pleine et entière des victimes et des garanties de non-répétition des crimes.
En juillet 2018, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a recommandé aux autorités algériennes d’amender la Charte afin de s’assurer que les allégations de graves violations des droits de l’homme et du droit humanitaire, telles que les massacres, les tortures, les viols et les disparitions, commises par les agents responsables de l’application de la loi et les membres des groupes armés, fassent l’objet d’enquêtes, de poursuites et de condamnations.
Pour rappel, l’Algérie est le cinquième pays au monde en termes de cas pendants devant le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) avec 3179 cas de disparitions forcées non résolus du fait de l’absence de coopération des autorités.
Selon les estimations, entre 1992 et 1998, entre 8,000 et 20,000 personnes, ont été arrêtées ou enlevées par des services de sécurité algériens ainsi que par les milices armées agissant au nom ou avec l'appui direct ou indirect, le consentement ou l'assentiment du gouvernement algérien.
Lila Mokri
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